Alors que les nouvelles mesures gouvernementales de déconfinement bouleversent derechef la mobilité des populations, les taxis se mobilisent pour accompagner la reprise de la demande de courses. Malgré leurs efforts pour rassurer la clientèle, les aides aux petites entreprises apparaissent mal taillées pour les soutenir concrètement. Tandis les organisations professionnelles restent mobilisées pour faire aboutir les revendications du secteur, le dialogue avec le gouvernement semble au point mort.

Tandis les organisations professionnelles restent mobilisées pour faire aboutir les revendications, les aides apparaissent mal taillées pour soutenir concrètement la profession.
Plan de relance
Locataires-gérants, coopérateurs, nouveau arrivants dans la profession, taxis des capitales régionales dont l’activité repose essentiellement sur l’activité touristique induite par les théâtres, cinémas, restaurants, boîtes de nuit, sans oublier les transports d’enfants… : les organisations professionnelles taxi abreuvent de courriers les représentants de l’État et de l’administration pour les alerter sur les risques de faillites et de licenciements dans le secteur. La tension est montée d’un cran. « Les caristes se sont mobilisés le 18 mai dernier et ont obtenu un respect de leur activité. S’il n’y a que comme cela que l’on vous écoute… » déplore un acteur du secteur. « Il faut impérativement intégrer les taxis dans le plan Marshall en préparation pour relancer le tourisme. Le taxi, notamment en milieu urbain, répond à la demande de transports immédiats ou programmés aux fins de loisirs, de voyages personnels et professionnels », se désespère un autre. Face au mutisme actuel des pouvoirs publics, des chauffeurs ont lancé sur les réseaux sociaux une pétition revendiquant l’annulation des charges sociales pour la profession, « Justice sociale pour les taxis ».
Aides et soutiens
Conscients que le report de charges risque à terme de peser lourdement sur la trésorerie de leurs entreprises, nombre de taxis tentent de postuler aux différentes aides économiques. Malgré le maintien du fonds d’aide de solidarité pour le mois de mai, beaucoup de chauffeurs n’ont pas pu y prétendre au motif d’incompatibilité juridique. Idem pour la subvention Ameli « pour aider les TPE et PME à prévenir le Covid-19 au travail » ou encore les aides mises en place par la Sécurité sociale des indépendants (SSI) et l’action sociale du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Soucieuse de conserver un partenaire de transport fiable tant pour ses tarifs que son professionnalisme, l’Uncam a défini avec les fédérations et organisations professionnelles taxis une indemnisation de perte d’exploitation afin de contribuer à la couverture des charges des taxis réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 50 % pour la réalisation de transport de malades conventionnés. Si la mesure a débuté sa phase de test, un taux de charge de 65 % (carburant déduit) retenu pour l’indemnisation offre une cote mal taillée vis-à-vis de la variabilité des situations et des territoires. Délais et mise en conformité
En raison de la pandémie et malgré les délais qui leur ont été accordés, la plupart des taxis n’ont pu remplir leurs obligations réglementaires auprès de l’administration. Les contrôles techniques et les visites métrologiques devront néanmoins être réalisés le 23 juin au plus tard. Les visites médicales et formations continues ont, elles, été prorogées jusqu’au 24 août. Si certaines préfectures ont tenté d’assurer la continuité de service en dématérialisant les procédures comme à Paris, il est toutefois à craindre des embouteillages aux guichets ! Quant aux consignes de sécurité sanitaire pour le transport de personnes, les dispositions du décret n° 2020-545 du 11 mai 2020 (voir 100% NEWS TAXIS n° 178 – Actu) sont à appliquer immédiatement. Petite précision d’importance par rapport à notre article du numéro précédent : pour les vans et minibus disposant de plusieurs rangées de sièges arrière, « le nombre de passagers est alternativement de 1 et 2 sur les différentes rangées ». De plus, le véhicule doit être aéré le plus fréquemment possible, les passagers doivent emporter leurs déchets et le chauffeur doit procéder au nettoyage désinfectant du véhicule « au moins une fois par jour, et au moins deux fois par jour des surfaces les plus fréquemment touchées par les passagers ainsi que du terminal de paiement ».
Les atouts du taxi
Pour soutenir la reprise de la mobilité tout en évitant l’engorgement de circulation, de nombreuses municipalités ont restreint la fréquentation des axes de circulation, notamment par le développement du nombre de bandes cyclables et un strict respect des voies bus/taxi. À Paris, fermant la rue de Rivoli aux véhicules à moteur à l’exception des bus, des véhicules sanitaires, de livraison et des taxis, la Maire s’est attirée les foudres des conducteurs de VTC qui dénoncent un « favoritisme », occultant au passage les libertés dont ils bénéficient : nombre illimité de véhicules, tarifs libres, absence de zone de prise en charge, etc. Participant à la reprise de l’activité, de nombreux taxis misent sur leur professionnalisme. Les centraux radio tentent de valoriser la solution du taxi comme alternative de transport pour une population qui s’est rabattue jusqu’à présent sur le télétravail et la visioconférence. Les installateurs de parois de séparation d’intérieur de véhicule multiplient une offre qui semble rassurer une clientèle soucieuse de matérialiser sa protection et son isolement. Quant à l’équipe des Taxis Radio de Béziers, elle a décidé d’offrir du 2 au 7 juin prochain une réduction de 10 € aux habitants de l’agglomération biterroise sur leurs courses vers un restaurant de la ville.
HM
Plus d’info :
Mesures sanitaires – Décret n° 2020-545 du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 – Accéder à Légifrance
Pétition « Justice sociale pour les taxis »
Délais de mise en conformité – Ordonnance n° 2020-560 du 13 mai 2020 fixant les délais applicables à diverses procédures pendant la période d’urgence sanitaire – Consulter le texte sur Légifrance
Ordonnance n°2020-306 du 25 mars 2020 relative à la prorogation des délais échus pendant la période d’urgence sanitaire – Consulter le texte sur Légifrance
Aides – Ordonnance n° 2020-505 du 2 mai 2020 instituant une aide aux acteurs de santé conventionnés dont l’activité est particulièrement affectée par l’épidémie de covid-19 – Accéder à Légifrance
CPSTI, Sécurité sociale des indépendants – Accéder au site
AGIRC-ARRCO – Accéder au site
Aide à l’équipement de l’Assurance Maladie – Accéder au site Ameli pour entreprises