À l’école de taxis Hocine Yousfi, rue de la Roquette, à Paris, c’est la pause. Une quinzaine d’apprentis chauffeurs plaisantent avec Kader, Alain, Gérard et Hocine, l’équipe de formateurs. Une convivialité qui masque le stress du prochain examen. « Le métier de taxi, c’est le seul CAP que tu peux obtenir en 3 mois. Mais pour ça, il faut s’y donner ! » rappelle Hocine Yousfi, fondateur de l’école. « Nous sommes une association loi 1901. Notre vocation est d’aider à devenir taxi. Arrivé à 15 ans en France, j’aurai bien aimé rencontrer un type qui me mette le pied à l’étrier. »
Pour un avenir durable
« J’ai choisi la formation taxi car j’en ai marre des plates-formes de VTC. Elles n’ont aucun respect des chauffeurs, elles imposent leurs lois, s’ingèrent dans notre activité et ne respectent pas la réglementation. De toute façon, ce n’est pas rentable », témoigne un stagiaire. « J’aime conduire et rencontrer de nouvelles personnes. J’ai pris goût à ce métier qui ne connaît pas de routine mais j’en ai marre de jouer à cache-cache avec la police lorsque je maraude. » De fait, la promotion qui prépare le prochain examen accueille 80 % d’ex-conducteurs de Loti. « Le transport public particulier de personnes est en plein essor. Les futurs taxis pourront compter sur le développement du tourisme, le vieillissement de la population…, sans oublier les clients qui abandonneront leur véhicule particulier face à la dégradation des conditions de circulation et de stationnement. La professionnalisation des chauffeurs permettra un développement durable du secteur », confirme Hocine Yousfi.
Formation continue
Si la moyenne d’âge des promotions de formation initiale semble avoir rajeunie, ce sont des professionnels aguerris que l’on rencontre en formation continue. « Cette formation se déroule obligatoirement en présentiel en 2 fois 7 h. Il est donc important que l’ambiance soit bonne », souligne Kader Remana, formateur. « Beaucoup de chauffeurs traînent les pieds pour satisfaire à cette obligation mais elle est loin d’être inutile. Nous organisons nos stages tous les deux derniers samedis du mois et proposons à nos stagiaires différents QCM qui leur permettent d’actualiser leurs connaissances. Nous abordons les évolutions réglementaires majeures et rappelons les précautions de sécurité routière. À ces deux modules obligatoires, notre équipe pédagogique a choisi d’ajouter l’option d’anglais parmi les trois proposées par la loi. Pour une remise à niveau efficace, une professeure diplômée a rejoint notre équipe. »

Choisir son école
Pour la formation initiale, l’anglais est désormais obligatoire et assorti d’une note éliminatoire. « Fini l’amateurisme ! Pour être agréées par la préfecture, les écoles doivent désormais travailler avec des formateurs diplômés, et c’est très bien ainsi », déclare Hocine Yousfi. Lorsqu’on lui demande les critères pour bien choisir son école de taxi, il précise : « Il ne faut pas se focaliser sur le taux de réussite car certains centres n’hésitent pas à booster leurs résultats en inscrivant leurs stagiaires « limite » en candidats libres. Je conseillerais une école à proximité du domicile pour éviter le temps perdu dans les transports. Ensuite, il faut s’informer des outils et supports pédagogiques qui seront utilisés (exercices, cartes, vidéoprojection, etc.) et s’assurer à ce qu’ils soient à jour. Enfin, dans une formation qui exige beaucoup de travail personnel, l’accompagnement personnalisé peut faire toute la différence. Peu de candidats abandonnent ou échouent s’ils sont soutenus ! » Formateur de formateurs, Hocine Yousfi sait de quoi il parle !
Propos recueillis par HM
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