Un trimestre depuis la fin de la période dérogatoire accordée aux conducteurs de TPRP, les fameux Loti, la pacification du transport public particulier de personnes se fait attendre. Les chauffeurs de VTC semblent dans l’impasse face à leurs plates-formes. Du côté des taxis, c’est la réorganisation des transports hospitaliers et de l’évolution de leur tarification qui est source d’inquiétude. En dépit de la sollicitude du ministère des Transports vis-à-vis des acteurs et la multiplication des contrôles, l’impatience reste palpable.
Uber & utopie
Alors qu’Uber tente de justifier ses 4,5 milliards de dollars de perte par une augmentation de son chiffre d’affaires et mise sur la voiture autonome pour économiser la rémunération de ses chauffeurs, ces derniers ont appelé à une grève illimitée depuis le 17 février. Réclamant la mise en place d’un tarif minimum pour leurs prestations, ils souhaiteraient désormais que le gouvernement intervienne dans leur relation commerciale avec les plates-formes. « Les banques ne veulent plus suivre car elles savent qu’on ne gagne rien », témoignent-ils dans les médias. De plus, un nouveau scandale est venu attiser leur révolte. En raison d’une mauvaise rédaction des factures libellées par la multinationale, tous les collaborateurs autoentrepreneurs sont frappés aujourd’hui d’un redressement fiscal ! Pas étonnant que le nombre de conducteurs Uber ait chuté de 25 %…

Attendant l’application pleine et entière de la loi Grandguillaume, les taxis patientent en station …
Contrôles & reconversion
À Nantes, après le fait divers impliquant un chauffeur de VTC début décembre 2017, les procédures policières se sont multipliées et une cellule de police spécialisée est dédiée à rétablir l’ordre dans la jungle du T3P nantais. À Toulouse, les taxis se félicitent de la condamnation d’un transporteur illégal – 4 mois de prison avec sursis, 1500 € d’amende et saisie du véhicule – tandis que le nouveau directeur départemental de la sécurité publique déclare vouloir mettre fin aux pratiques clandestines dans les six semaines à venir. Faisant le point sur la filière VTC, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, a annoncé que le nombre des exploitants était de 26 000 au 1er février (dont 19 000 en région Île-de-France), pour 32 000 macarons référençant les véhicules VTC. Dans un récent courrier adressé aux acteurs du secteur, elle a par ailleurs rappelé les efforts consentis par le gouvernement pour le recyclage des chauffeurs qui ont dévoyé le statut de « capacitaire-Loti ».

… pendant que d’autres profitent encore de la situation.
Tarifs & TAP
Consultées sur le décret d’application de l’article 80 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 relative aux transports inter et intra-hospitaliers, les organisations professionnelles taxis FFTP, FNDT, FNTI, UNIT, UNT et FNAT ont adressé, ce 16 février, un courrier au ministère des Solidarités et de la Santé. Prenant acte des dispositions, elles ont élaboré un projet modifié et présenteront prochainement un « cahier des clauses ». L’UNT, qui conteste la suppression du supplément bagages, a déposé un recours devant le Conseil d’État pour la suspension et l’annulation de l’arrêté du 14 décembre 2017 relatif aux tarifs des courses de taxi pour 2018. Quant aux taxis des Yvelines, pas vraiment hostiles à une évolution de leur tarification, ils ont découvert avec stupeur que leur nouvel arrêté préfectoral d’actualisation des tarifs supprime sans détours la facturation de l’approche, Vent debout contre cette atteinte à la réglementation qui risque de pénaliser les zones isolées, ils ont déjà lancé une pétition.
HM