Nous ne parlerons pas ici des pneus cloutés dont l’usage a pratiquement disparu, notamment en raison de leurs contraintes d’utilisation et de leur mauvaise adhérence sur sol mouillé. Nous ne parlerons pas plus des chaînes, autorisées sur route enneigée, quel que soit le moment de l’année, et obligatoires sur les tronçons munis du fameux signal B26. Mais nous profiterons des dernières conditions météorologiques de cet hiver 2018 pour faire le point sur la réglementation des équipements spéciaux et le débat sur leur éventuelle obligation qui a suscité des échanges « rafraîchissants » sur les réseaux sociaux…
Que dit la réglementation ?
En France – comme en Espagne et en Italie –, l’utilisation des pneus hiver n’est pas obligatoire sauf indication. Chez nos voisins européens, les réglementations divergent et réservent parfois quelques surprises. Ainsi, l’Estonie, la Finlande, la Suède imposent son usage, de même que l’Allemagne, l’Autriche ou encore la Roumanie – mais sous certaines conditions –, tandis que Chypre, la Grèce ou le Portugal laissent le libre choix au conducteur de munir son véhicule d’équipements spéciaux. Jusque-là rien que de très normal si l’on considère les climats respectifs de ces contrées. Sauf que des pays qui n’ont rien de méridionaux – Danemark, Hongrie, Pologne, Islande – n’ont pas jugé utile de soumettre leurs automobilistes à une réglementation spécifique… Comme quoi la sécurité routière peut parier sur le bon sens plutôt que sur la contrainte !

En France, l’utilisation de pneus hiver n’est pas obligatoire sauf indication.
Qu’en disent les professionnels ?
Que nos lecteurs du Jura, d’Isère, de Drôme et autres départements de même acabit – sans oublier nos amis québécois ! – arrêtent de ricaner et sautent les lignes qui vont suivre. Ailleurs, et particulièrement en Île-de-France, les épisodes neigeux ont suscité moult échanges chez les professionnels. Mis à part les « pas besoin de pneus hiver lorsque l’on sait conduire » et les « s’il neige et qu’il y a encore du monde dehors, je reste chez moi », certains ont déjà réfléchi au problème : « Les pneus hiver sont deux fois plus efficaces que les pneus normaux dès une température de 7 degrés et aussi plus efficaces par temps de pluie (distance de freinage améliorée) et pendant que tu roules en roues hiver, tes roues été ne s’usent pas » ; « Sur la durée de vie de votre taxi, vous usez en 5 ans environ 6 ou 7 trains de pneus (pour 75 000 km/an en moyenne). Si sur 6 ou 7 trains de pneus, vous achetez 1 train hiver que vous faites monter sur des jantes acier, ça ne vous coûtera rien de plus. Rouler avec des pneus hiver vous permettra de plus de sortir les jours de neige et donc de faire tourner votre compteur, contrairement à vos collègues qui eux, resteront à la maison ou risqueront la tôle froissée » ; « Quand on fait du transport à titre onéreux, on respecte ses clients en les transportant avec un maximum de sécurité… », ont échangés les internautes.
Que disent les équipementiers ?
Pour ceux qui n’ont pas envie de stocker un train de pneus dans la chambre d’amis ou chez leur garagiste, certains équipementiers proposent un compromis. Chez Michelin, le géant mondial du pneu présent lors de l’édition 2017 du Salon des Taxis, la solution semble se trouver dans leur CrossClimate+, un pneu 4 saisons nouvelle génération qui offre des garanties certaines en matière de coût et de sécurité. Performant sur sol mouillé, homologué en Allemagne – pays de référence en la matière –, le CrossClimate+ est certes un peu plus cher et un peu plus bruyant qu’un pneu été, il n’est pas disponible sur toutes les montes, mais sa longévité a largement été améliorée par rapport à ses prédécesseurs. C’est surtout sa stabilité qui constitue son véritable atout : que la chaussée soit sèche ou mouillée, les risques d’aquaplaning ou de déclenchement inopiné de l’ABS sont vite oubliés.
LT