Taxi preto de Sao Paulo, Brésil

Difficile pour Uber de justifier son implantation au Brésil par une pénurie de taxis lors d’une tempête de neige comme en France ! Mais sa mauvaise foi n’ayant pas de limites, c’est sous couvert d’un anodin « transport entre amis » que la multinationale a commencé ses activités à Sao Paulo, deuxième ville d’Amérique latine. Bafouant la réglementation en vigueur, elle a rapidement été confrontée à une restructuration dynamique du transport public particulier de personnes – T3P, initiée par la municipalité.

« Black taxis » ou Taxi preto en portugais.

Réactivité municipale
Malgré une injonction de justice, Uber a poursuivi son activité et tenté de la dissimuler sous l’appellation de « transport entre amis » à titre onéreux. Manifestations de chauffeurs en 2015 et multiplication des procédures judiciaires, la riposte des taxis de Sao Paulo ressemble à celle de leurs homologues français. Les risques de débordements sur la voie publique [lire 100% News mars 2014] ont-ils motivé les pouvoirs publics brésiliens à intervenir ? Toujours est-il que ces derniers – après de nombreuses saisies de véhicules – ont procédé à une totale refonte du secteur.

Nouvelle donne
Par souci de sécurité publique dans une ville de près de 12 millions d’habitants et afin d’améliorer la qualité du service rendu aux usagers, les autorités brésiliennes semblent décidées à faire le ménage dans le T3P à 2, 3 et 4 roues. Outre l’obligation traditionnelle pour les chauffeurs de taxi de jouir d’un casier judiciaire vierge, de recycler tous les 5 ans leur Condutax – permis taxi –, de satisfaire aux formalités de contrôle annuel du véhicule et du taximètre, cette réglementation comprend des dispositions atypiques. En attribuant le transport public particulier de personne à titre onéreux exclusivement aux taxis, elle impose à chaque chauffeur d’obéir à des règles précises d’accueil et de tenue vestimentaire. De même, elle a instauré un registre numérique des taxis et tend à favoriser la transmission des réclamations clients. Autre particularité, la création d’une nouvelle catégorie, les « Black taxis », Taxi preto en portugais.
Black taxis
« Afin de proposer une offre compétitive face aux services illégaux d’Uber, la ville de Sao Paulo a créé les Black Taxis. Sans se substituer aux transports de luxe, cette nouvelle catégorie de taxi répond à de plus fortes exigences de service que les taxis classiques : véhicules plus spacieux, terminaux de paiement embarqués, chauffeurs bilingues, tarifs adaptés mais toujours contrôlés par un taximètre, etc. Cela représente la création de 5000 nouvelles licences, soit une augmentation de 15 % du nombre de taxis ! » explique Alexandre Bürgel, représentant d’Original Software, la plate-forme taxi la plus utilisée au Brésil. « Chez nous, le taxi est le mode de transport privilégié d’une large clientèle professionnelle », précise-t-il. « Grâce à notre expérience, nous développons une offre auprès de la clientèle d’affaires en combinant le meilleur de l’innovation numérique et de l’expertise locale. L’évolution de l’activité taxi nous permet de favoriser l’accès aux services des taxis grâce à des partenariats locaux et internationaux. Pour nos clients qui voyagent en France, nous coopérerons avec l’application numérique eCab. Partagée par de nombreuses organisations de taxis à travers le monde, cette application permet aux réseaux de taxis brésiliens d’offrir une expérience de qualité unique aux voyageurs internationaux, ce qui est essentiel pour les conducteurs qui nous font confiance. »
HM