Recevant successivement les représentants des taxis, des chauffeurs VTC, des chauffeurs Loti et des plates-formes VTC, le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, et le médiateur, Laurent Grandguillaume, ont présenté, le 4 avril dernier, les axes de l’engagement du gouvernement pour répondre aux difficultés actuelles du transport individualisé de personnes.
Groupes de travail
Contrôle du secteur, formation aux métiers, fonds de garantie pour les taxis, régulation et gouvernance… : même si leurs objectifs peuvent sembler louables, les groupes de travail initiés par le gouvernement sont une nouvelle gageure pour les taxis. Alors qu’ils revendiquent une stricte application de la loi ainsi que l’équité sociale et fiscale vis-à-vis de leurs concurrents, les voilà engagés dans un nouveau processus dont le calendrier s’égrène jusqu’à la fin 2016. Les situations individuelles sont parfois dramatiques… À Paris, certains chauffeurs ont d’ores et déjà contacté le guichet unique mis en place par la Direccte pour faire face à leurs difficultés de paiement. Pendant ce temps, les plates-formes de mise en relation VTCistes se frottent les mains du nouvel examen qui permet une arrivée massive de jeunes recrues. Quant aux chauffeurs de VTC et aux ex-grands remisiers, ils désespèrent de voir leur activité transformée en job d’appoint !
Contrôles continus
Ciblant particulièrement les Alpes-Maritimes, le Bas-Rhin, les Bouches-du-Rhône, la Gironde, la Haute-Garonne, l’Île-de-France, la Loire-Atlantique, le Nord et le Rhône, les contrôles sur la voie publique des offres de transport de personnes ont requis les forces de police et de gendarmerie mais également celles des services des Transports (DREAL), de l’inspection du travail, des services sociaux et fiscaux ainsi que de la DGCCRF. Bénéficiant d’une coordination nationale, les résultats sont éloquents. 18 662 véhicules ont été contrôlés sur les près de 60 000 taxis et les nombreux VTC et Loti dont le nombre n’a toujours pas été communiqué par le gouvernement. Sur l’ensemble des opérations de contrôle, 43 % des véhicules en infraction étaient des VTC, 34,4 % des Loti et 22,5 % des taxis. À noter le rôle de la vidéo-verbalisation qui, sur la zone parisienne, a totalisé 4651 infractions sur les 10 524 relevées.
L’Euro sera chaud !
Malgré l’exaspération suscitée par la déloyauté de la concurrence au quotidien, les taxis – réunis ce mercredi 13 avril en intersyndicale (AFT, CFDT, CSAT, CGT-Taxi, CTP-SF, FNTI, FO-UNCP, GESCOP, LMTS, SACTTSRU, SDCTP, SUD, Taxis de France, Taxis du Sud, UNIT, UNT et UTP) – ont défini une position « raisonnable ». Acceptant le dialogue proposé par le gouvernement, ils demandent la mise en place d’un calendrier de mise en œuvre des mesures plus court et plus précis ; la fermeture de Heetch ; la mise en place de la signalétique infalsifiable sur les VTC, Loti et transporteurs de personnes à moto avant fin mai 2016 ; un contenu, une fréquence et des modalités identiques pour l’organisation du recrutement des VTC comme des taxis ainsi qu’un renforcement des contrôles aux gares et aux aéroports. Faute de quoi, « un mouvement d’ampleur nationale sera initié début juin ». Une façon de célébrer l’Euro à la française !
HM
Plus d’info :
Feuille de route taxis/VTC – http://bit.ly/DP_04042016
Guichet unique Direccte taxis parisiens – http://bit.ly/Guichet_taxis75