A la liste des « attributs » du taxi, il faudra désormais ajouter le terminal de paiement électronique. Symbole de la modernisation à marche forcée imposée aux taxis, l’obligation répond à l’un des principaux défauts du service aux yeux de la clientèle et à la volonté des pouvoirs publics de généraliser la possibilité de paiement par carte bancaire. S’équipant à contrecœur, les chauffeurs dénoncent l’iniquité d’une telle mesure.
Équipement forcé
La « note d’information » du ministère de l’Intérieur adressée le 21 octobre dernier aux préfets est claire : « Ce terminal de paiement doit être en état de fonctionnement, visible et tenu à la disposition du client ». Une contravention de 3e classe, instauré par l’article L. 3124-2 du code des transports, assortie d’une amende de 68 €, majorée à 180 € en cas de non-paiement dans les 45 jours, sera dressée aux véhicules non équipés lors des contrôles. « Le caractère obligatoire est injuste. Pourquoi n’est-il pas imposé aux plombiers ni aux électriciens qui interviennent au domicile de leurs clients ? Ou aux gendarmes sur le bord de la route ? » s’étonne Didier Hogrel, président de la FNDT. Seul à engager une procédure de contestation sur le caractère obligatoire de l’équipement, le Syndicat des taxis de l’Essonne – SATE 91 s’est vu refuser par le Conseil d’État le renvoi de sa question prioritaire de constitutionnalité devant le Conseil constitutionnel.
Valeur d’exemple
Considérant sans « caractère sérieux » la requête adressée par le syndicat affilié à la FNDT, le Conseil d’État conçoit cette obligation d’équipement comme une contrepartie à l’exclusivité de la maraude sur la voie publique réservée aux taxis et assume l’atteinte portée en ne l’estimant pas « disproportionnée aux objectifs poursuivis ». Alors que 61 millions de cartes bancaires sont utilisées dans l’Hexagone, moins d’une petite entreprise sur deux accepte ce type de paiements. « Une stratégie nationale sur les moyens de paiement » a même été lancée le mois dernier par le ministère des Finances annonçant de prochaines mesures ainsi que des « discussions » entre banques et commerçants. Banques qui se félicitent du boum des paiements sans contact dès le premier euro et tentent de réduire dès à présent leurs parcs de distributeurs automatiques. Une simplification qui rapporte des commissions ! Si la majorité des taxis affiliés aux plates-formes de mise en relation sont d’ores et déjà équipés, d’autres passent le cap avec regrets.

Désormais tous les affichettes doivent avoir disparu et les taxis être équipés.

Les solutions
TPE « sabot » ou une solution d’encaissement mobile dite « Mobile Point of Sale » – M-POS ? Quel que soit l’équipement choisi, il devra obligatoirement être « capable de lire des données d’une carte bancaire, d’enregistrer une transaction et de communiquer avec un serveur d’authentification à distance ». Plusieurs équipementiers spécifiques taxi proposent des TPE « sabot » qui permettent de réaliser des paiements, voire d’effectuer des télétransmissions. Au coût du matériel il convient d’ajouter, en règle générale, un abonnement assujetti à une durée d’engagement ainsi qu’une commission sur les transactions. La loi prévoit également pour les taxis la possibilité d’utiliser une des nouvelles solutions d’encaissement mobile. Dans ce cas, tablette ou smartphone serviront de terminaux de paiement et devront être reliés « impérativement à un lecteur de carte de paiement connecté par bluetooth ou par fil ». Après souscription d’une des prestations dont le site Les Nouveaux Taxis propose un comparatif exhaustif et actualisé, le chauffeur n’aura qu’à installer l’application idoine pour satisfaire à l’obligation, avec la souplesse de ne payer de commission qu’à l’utilisation.
HM

Plus d’info :
Article L. 3121-1 du code des transports –http://bit.ly/Art-L3121-1
Comparatif de terminaux de carte bancaire – http://bit.ly/LesNouveauxTaxis-LNTP