« Descendez à la capitale » nargue la cité phocéenne dans sa promotion de Marseille-Provence 2013 comme capitale européenne de la culture. Facile à dire quand, en plus, le soleil est annoncé pour le week-end. Il faut avouer que le territoire a les capacités de ses ambitions. La communauté d’agglomération Marseille-Provence Métropole regroupe 18 communes et plus d’un million d’habitants dont près de 830 000 en centre-ville. Le budget investi en 2010 dans la politique des transports était de 333 millions d’euros contre 151 millions pour la politique de propreté et le traitement des déchets qui fait souvent débat…
Reconnus au PDU
Le PDU – plan de déplacements urbains – d’une ville, détermine l’organisation du transport des personnes et des marchandises ainsi que la circulation et le stationnement dans un périmètre déterminé, souvent un bassin d’activité. Les objectifs du PDU de Marseille sont larges : développement des modes doux avec construction de pistes cyclables ; organisation de pôles de transport ; compatibilité de circulation entre tramways et taxis ; changement des sens de circulation et itinéraires malins à expérimenter à nouveau… « C’est un passage obligé », constate Éric Bouclon, secrétaire général du STM, Syndicat des taxis marseillais. « On passe du-tout voiture au tout-piéton. » Le projet est suivi de très près au STM. « Le STM a pris l’initiative d’intégrer les taxis marseillais à la définition en cours du PDU », nous explique-t-il. En effet, les 1 560 taxis de Provence avaient été oubliés des préparatifs et études. Après un sincère mea culpa de la communauté urbaine pour n’avoir pas associé plus amont les taxis, les échanges se développent. Pour Marseille, l’enquête publique a débuté en décembre 2012 et sera soumis à approbation en juin 2013 pour une mise en œuvre jusqu’en 2023.
Des stations en site protégé
Empruntant la porte ouverte par la communauté urbaine Marseille-Provence Métropole, les taxis marseillais ont pu proposer des solutions d’amélioration de leur service et ainsi que leur participation au développement des modes alternatifs de transport au détriment de la voiture solo. Un de principaux points noirs quotidiens de l’activité taxi était jusque-là le non-respect des stations. « Différentes solutions ont été envisagées et testées, jusqu’à un système de bornes mobiles dont l’investissement s’avère trop important. Nous avons donc soumis l’idée de créer des stations sur des espaces protégés de la circulation », nous explique Éric Bouclon. Place Castellane, par exemple, la station a été installée en site propre, hors circulation. Respectée, elle donne désormais satisfaction aux taxis comme aux clients. Contribuant à la modernisation du service taxi à Marseille, cette proposition semble avoir été retenue par la Mairie qui devrait l’aborder lors de son prochain conseil municipal. Le dialogue entre taxis et communauté d’agglomération a en outre permis d’éviter quelques couacs sur le trottoir. Ignorant en effet les différentes réglementations qui organisent les modes de transport de moins de neuf places, il avait été envisagé de réserver une station d’attente sur la voie publique pour le développement des transporteurs de personnes à vélo…
« Il faut que l’on raisonne en terme de territoire et que l’on dépasse une vision se limitant à la ville », affirme Éric Bouclon. La volonté du STM d’être force de propositions bouscule les pratiques habituelles en participant concrètement à l’amélioration de la situation. , souligne, blagueur, Éric Bouclon. Autre dossier également en cours au STM, la taxe de stationnement dont doivent s’acquitter annuellement les 1 114 taxis marseillais. Elle est de 392,88 € par an pour un taxi phocéen alors qu’elle coûte 104 € à un taxi lyonnais… Une énigme que nous ne manquerons pas de tenter d’élucider dans nos prochaines parutions.