Première gare d’Europe par laquelle transitent 700 000 voyageurs par jour, la gare du Nord de Paris est en cours de rénovation. Modifiant les aménagements aux abords de la gare et la circulation pour y accéder, le projet impactera l’organisation du service taxi. Prévus pour être terminés en 2024 pour l’accueil des jeux Olympiques et Paralympiques, les travaux ont d’ores et déjà commencé, suscitant la réaction des organisations professionnelles taxi. Visite de chantier.
Horizon 2024
Un an et demi avant le début des compétitions des JOP de Paris 2024, les travaux foisonnent dans la capitale. L’emblématique gare du Nord a d’abord été l’objet d’un projet pharaonique : construction d’un centre commercial, d’une salle de concert pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes, d’un espace vert de plus d’un hectare sur la toiture de l’édifice… Il est aujourd’hui remplacé par une refonte des abords de la gare au profit des mobilités douces ont annoncé les initiateurs du projet, SNCF Gares & Connexions, la Ville de Paris, la Mairie du Xe arrondissement et Île-de-France Mobilités. La « Cour des taxis » où était organisée jusqu’à présent la prise en charge est désormais neutralisée et les voyageurs, aiguillés par quelques panneaux de signalisation à l’intérieur de la gare, doivent cheminer avec leurs valises à roulettes à travers la ligne de racoleurs qui les attend à la sortie pour remonter la cour jusqu’à une station provisoire installée rue de Maubeuge. À terme, la dépose sera effectuée dans la « Cour des taxis » et la prise en charge des voyageurs sera installée en sous-sol, là où se trouve actuellement l’accueil des loueurs de véhicules. « 6 places [seront créées] pour la prise en charge et 48 « de stockage » qui pourront assurer un débit de sortie rapide. L’intégralité de ce niveau [sera] dédiée à la prise en charge par les taxis. Par ailleurs il y aura également 25 places pour les taxis préalablement réservés au R-3 », nous a précisé la Mairie de Paris. Accessibles pour les clients par un escalator et un ascenseur, les taxis pourront s’y engager par la rue de Compiègne.
Contestation des organisations professionnelles
« Contrairement aux autres grandes gares européennes, le projet retenu consiste à déplacer la station publique de taxi en sous-sol pour une prise en charge des passagers dans un parking difficile d’accès, avec plusieurs conséquences graves pour les usagers », déplorent la CSLVA, la CSLA, la CGT, FO, FTI75 et la Gescop dans un courrier adressé en novembre dernier à l’adjoint à la Maire de Paris en charge des mobilités, David Belliard. Les représentants des chauffeurs dénoncent le risque de multiplication du racolage, l’exclusion des personnes à mobilité réduite et des familles en raison de l’inaccessibilité du parking souterrain aux vans ainsi qu’une augmentation du trafic et de la pollution occasionnée par l’allongement des parcours que devront réaliser les taxis. Si pour remédier à l’exclusion des vans de l’accès au sous-sol, les promoteurs du projet ont proposé l’installation de stations en surface dédiées aux familles et aux PMR, les représentants des chauffeurs ont demandé à présenter des propositions d’organisation retenant une « prise en charge en surface dans la Cour des taxis actuelle », une dépose idéalement en surface sans exclure « d’envisager une dépose en sous-sol si nécessaire et à condition d’un accès fluide » ainsi que le « regroupement de tout type de taxis dans une seule file d’attente (berlines, vans et PMR) pour faciliter la répartition pour les usagers ». Affaire à suivre !
HM
Plus d’info :
Consulter les documents de présentation de la réunion publique du 17/10/2022