Taxis/T3P, Coup de chaud automnal

Favorisée par le tourisme de proximité imposé par la crise de distribution des carburants et dopée par l’été indien qui baigne ces vacances scolaires et ce long week-end de Toussaint, l’activité taxi bat son plein. Face à l’inquiétude que fait peser la hausse des coûts de l’énergie tant sur le réservoir des chauffeurs que sur les coûts d’exploitation des multiples centraux radio qui maillent l’Hexagone, les organisations professionnelles entretiennent le dialogue avec le ministre des Transports afin que ne soit pas oubliée la spécificité du taxi. Alors que rebondit le scandale des Uber Files, les plateformes VTC mènent une campagne agressive pour recruter… des taxis dans leurs rangs !

Fin de pénurie ?
Bien que les conséquences du conflit social sur l’approvisionnement en carburant se soient amenuisées dans de nombreux départements, les taxis d’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté doivent encore résoudre le casse-tête de remplir leur réservoir pour assurer leur service. Mobilisées face à la situation de crise de ces dernières semaines, les organisations professionnelles taxi ont obtenu que les taxis effectuant des transports sanitaires puissent être considérés comme prioritaires dans les moments les plus critiques. Même si la remise carburant instaurée par le gouvernement baissera de 30 à 10 centimes d’euro le litre à partir du 15 novembre prochain, le gouvernement annonce un prochain rétablissement de la situation et a autorisé les camions-citernes à circuler ce mardi 1er novembre férié. À l’approche des premières neiges, le ministère des Transports a confirmé qu’aucune sanction pour défaut de pneus hiver ou de chaînes à neige ne sera appliquée avant la fin de l’année dans les départements concernés par la loi montagne, laissant à chacun la responsabilité de sa sécurité…


Uber Files
Suite au scandale d’avant l’été, les révélations sur le lobbying d’Uber afin de dévoyer la réglementation du T3P, transport public particulier de personnes, au plus haut niveau national et européen ont connu un nouveau temps fort. En effet, le 25 octobre dernier, le Parlement européen organisait une audition afin d’évaluer l’influence d’Uber et de ses homologues sur les choix politiques de l’Union. Le lanceur d’alerte Mark MacGann, ex-représentant des affaires publiques de la firme auprès des institutions de l’UE, a témoigné : « Lorsque des politiciens essayaient de nous arrêter ou de nous ralentir, nous avons détourné la démocratie elle-même, en exploitant le pouvoir politique des consommateurs, en exerçant une pression très publique sur les élus pour qu’ils fassent marche arrière, en les noyant sous des millions de pétitions d’usagers… Nous avons dit aux politiciens que nous accepterions d’arrêter le service controversé et illégal UberPop s’ils modifiaient la loi dans le sens que nous souhaitions. » Diligentée par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), l’enquête sur l’ancienne Commissaire européenne Neelie Kroes est en cours. En France, la députée Danielle Simonnet a déposé une proposition de résolution pour la « création d’une commission d’enquête relative aux révélations des Uber Files et au rôle du président de la République dans l’implantation d’Uber en France », résolution cosignée par plus de 70 députés et renvoyée devant la commission des Lois. À savoir qu’au cours des huit dernières années, le budget lobbying d’Uber est passé de 50 000 à 700 000 euros.


Drague agressive
Tandis que les représentants des chauffeurs VTC revendiquent la mise en place d’une course minimum applicable à toutes les plateformes, ces dernières se sont lancées dans une opération marketing de recrutement de chauffeurs de taxi très agressive. Parvenant à signer des accords avec des compagnies ou des syndicats en Italie et en Belgique, Uber et consorts visent à profiter du retour en grâce du service des taxis pour gagner de nouveaux utilisateurs. En France, la FNAT, la FNTI et l’UNT ont diffusé un communiqué afin d’alerter leurs collègues du danger. Offrant des tarifs et des primes alléchantes afin d’appâter les candidats, les plateformes VTC tentent d’instiller le poison de la division dans la communauté taxi. Convaincus qu’ils seront plus malins que l’algorithme et pourront facilement résilier à la fin de l’offre de recrutement, une poignée de chauffeurs aurait déjà succombé.


HM

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