Le titre résonne comme un hommage. Chaque taxi a son souvenir personnel de sa plus belle course. L’anecdote partagée par Charles, personnage de taxi parisien du film « Une belle course » réalisé par Christian Carion, illustre les rencontres hors du commun dont le taxi est le décor. Avec en tête d’affiche Line Renaud et Dany Boon, ce road movie offre un moment d’humanité ainsi qu’une traversée de Paris tournée dans des conditions techniques exceptionnelles !

Ze pitch
Charles ‒ Dany Boon – est taxi parisien. Un peu caricatural – bourru, soucieux et fauché ! –, il touche du standard une course Bry-sur-Marne/Courbevoie dont le compteur pourrait sauver sa journée. Parvenant à la zone pavillonnaire où l’attend sa cliente, il charge une vieille dame et sa valise pour l’emmener à une maison de retraite. Au fil des embouteillages, affrontant la circulation parisienne, au rythme des flashbacks de la vie de sa passagère, ils passent par les quartiers qui ont compté dans la vie de Madeleine… Incarnée par Line Renaud, Madeleine fait le bilan de sa vie avant de tourner une dernière page de son existence. À 92 ans, – cadette de l’actrice –, elle se laisse aller à l’anonymat de son voyage en taxi pour confier un passé hors du commun. Une comédie nostalgique dans laquelle Line Renaud partage beaucoup d’émotion. Douze heures de course ! Le compteur va en faire rêver plus d’un !
Tournage et circulation
« Rouler dans Paris aujourd’hui est devenu très compliqué et donc emmener Line Renaud pour faire et refaire des scènes dans les embouteillages à bord d’une voiture travelling sur des tronçons de 500 mètres, c’était à la fois risqué et impensable… » explique le réalisateur Christian Carion. Pour relever le défi, la production a mis en place un système d’écrans LED en studio. « Nous avons installé des écrans 4K avec une définition de dingue en forme de “L” autour du taxi en studio, sur lesquels nous avons diffusé pendant le tournage tout le trajet qu’emprunte le taxi. Trajet que nous avions filmé avant sous tous les angles et tous les axes grâce à un camion plateforme avec de multiples caméras… » Les acteurs semblent avoir été bluffés. « Line et Dany, entourés de ces écrans de 3 m sur 8, étaient ainsi en immersion totale. Quand je disais « action », ils avaient vraiment l’impression que la voiture se mettait à rouler ! Je sais que Dany a été un peu déstabilisé au départ mais je trouve que le résultat est bluffant et que les comédiens peuvent en jouer », confie le réalisateur.
La critique est facile…
Certains critiques cinématographiques ont accueilli le film avec distance et des reproches argumentés tout autant que cultivés. Sans doute ignorent-ils la réalité presque banale des rencontres exceptionnelles que peuvent faire les chauffeurs de taxi pendant leurs années de service. L’un les croque en bande dessinée, un autre fait des selfies dans sa voiture et la majorité partage leurs souvenirs de belles courses autour d’un café, toujours avec nostalgie et émotion. L’amitié furtive que tissent à l’écran Charles et Madeleine illustre également l’isolement de nombreuses personnes du 4e âge. Une solitude dont de nombreux taxis sont témoins dans l’exercice de leur métier. « Une belle course » offre un moment tendre et bienveillant et rappelle à chacun qu’il y a des voyages en taxi qui peuvent changer une vie. À voir !

HM

« Une belle course », Bande-annonce