C’est le désastre de l’été. Les forêts françaises auront brûlé sans discontinuer. En Gironde, en Bretagne, dans le Jura…, des milliers d’hectares ont été dévastés. Alors qu’en Amérique du Nord, « quatre feux sur dix sont d’origine naturelle » – dixit un rapport du Sénat rendu public le 3 août dernier –, en Europe, l’humain serait responsable de 90 % des incendies. Volontaires ou involontaires, les causes de départs de feu sont diverses : pyromanes, panne de véhicules, jet de mégot de cigarette, braises échappées d’un brasero ou d’un barbecue, étincelle au passage d’un train, etc. Le président de la République a déjà sollicité l’aide de nos partenaires européens afin de combattre les incendies et prévoit, dès son retour de vacances, une réunion des acteurs concernés pour réfléchir aux moyens de lutter contre le fléau.
Natif des Alpes-Maritimes, le taxi qui me ramène à la gare exprime sa solidarité vis-à-vis des territoires victimes. « Dans les Alpes-Maritimes, 1986 est inscrit dans la mémoire collective. En juillet de cette année-là, poussé par le vent, le feu a dévoré en quelques heures forêts et maisons du Tanneron à Menton. Plus de 11 000 hectares sont partis en fumée. Ce fut une année rouge qui a motivé la mise en place d’une stratégie d’action et de prévention. » Pompier volontaire, mon chauffeur poursuit : « Nous avons aménagé nos massifs et organisé nos forces d’intervention, même si elles manquent toujours de moyens. Gare au particulier qui ne débroussaille pas son terrain, il sera verbalisé de 30 € / m². L’usage de barbecue, les feux d’artifices ou le brûlage des déchets de jardin sont également strictement réglementés d’autant qu’avec l’hiver sec de cette année, nous sommes en état de vigilance sécheresse depuis février ! » Si les dispositions sont applicables dans tous les départements de l’Hexagone, nombreux sont les citoyens qui s’y soustraient et les pouvoirs publics rechignent à faire appliquer rigoureusement cette réglementation contraignante. « C’est comme dans le transport de personnes », reprend mon chauffeur. « Le scandale des Uber Files a beau avoir été révélé et indigné tout le monde, il faudra un drame pour que l’on en vienne à l’application de la loi. Souvenons-nous que l’État a attendu qu’une jeune Suédoise soit assassinée à Paris en 2008 pour prendre conscience du fléau des transporteurs clandestins qui pullulent dans la capitale ! » Le principe de précaution semble être passé de mode.
Hélène Manceron
Photo de couverture ©DouYouSpeakTaxi
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