Michel de la Teigne, Épisode #160

Mourir, c’est pas facile, a dit un jour un sale type en riant bêtement. Je vais tâcher d’être un peu plus malin que lui et d’écrire la difficulté de vieillir. Mourir est évidemment à la portée de n’importe qui… Regardez : même François Fillon est mort !

Vieillir, c’est pas facile : voilà ce que l’autre aurait dû dire. La vie est une lente décrépitude : on atteint l’âge adulte vers 17 ans – biologiquement – avant de commencer à perdre des neurones. À 25 ans, les cheveux suivent, à 30, les rides surviennent, à 35, les femmes qui n’ont pas eu d’enfant s’affolent d’être bientôt « trop vieilles ». Puis les cancers, le cœur, le foie, les reins, Parkinson, Alzheimer, et je ne parle même pas des monte-escalier et des couches pour adultes.

Tout le monde n’a pas la chance de Dorian Gray. Je dis bien « la chance », car vendre son âme au diable est un prix raisonnable pour garder éternellement la beauté et la santé de ses vingt ans. Hélas ! Le diable n’a pas voulu de moi ; il a sans doute renoncé devant l’obstacle de mon tempérament incorruptible.

Ils sont nombreux ceux qui font mine de croire que chaque âge a ses plaisirs, que l’on peut être un retraité très épanoui, qu’une soirée bingo à la Résidence Myosotis est aussi amusante que Woodstock. Pour ces gens-là, qui savent se mentir, il faut bien vieillir et surtout préparer sa retraite avec la complicité des banquiers, des assureurs et autres dealers de conventions-obsèques. Laissez-moi vous dire une chose, si vous êtes jeune et épargnez déjà pour votre retraite : vous n’avez rien compris.

Vous sacrifiez vos meilleures années à gagner de l’argent en espérant pouvoir le dépenser plus tard ? Vous n’aurez plus la santé pour en profiter ! Vous n’aurez plus l’énergie, la folie, l’espoir de la jeunesse. Vous aurez des euros, mais vous aurez perdu l’essentiel.

Vivre est une urgence. On profite du présent. On jouit, on crée, on change le monde tant qu’on en est capable et qu’on en a envie ! Si l’on attend de vieillir, dans son corps ou pire, dans son âme, il est trop tard. Car l’âme vieillit plus vite encore que le corps : la foi en l’autre s’amenuise, la vitalité de l’esprit s’épuise, l’idéalisme nécessaire à toute inflexion de ce monde disparaît. Seuls ceux qui comprennent l’urgence de vivre voient leur âme grandir, toujours, se creuser en expérience au lieu de se rabougrir comme l’enveloppe qui l’héberge.

J’espère sauver mon âme en refusant de la voir vieillir. Quand j’aurai perdu mon jeune utopisme, je partirai.

Michel de la Teigne

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