Les taxis nous avaient pourtant prévenus !

L’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation sur le lobbying déployé par Uber de 2014 à 2016 auprès du ministre de l’Économie d’alors, aujourd’hui président de la République, crée l’émoi en ce début d’été. C’est l’agitation dans l’hémicycle et dans les médias, le scandale en ferait oublier la pente inflationniste de notre économie et la remontée des courbes de la pandémie de Covid. Les taxis voient enfin dénoncée sur la place publique la trahison qu’ils subissent depuis 18 ans. Quant au président, protégé par son immunité, il se contente de citer l’un de ses prédécesseurs : « Ça m’en touche une… » N’est pas Jacques Chirac qui veut !

Publiant une actualité du secteur du transport de personnes depuis 2014, nous avons remonté le fil des plus de 800 articles diffusés sur le sujet par votre web journal. Pas inutile de se rafraîchir la mémoire en ces temps de canicule ! En préambule, la création du régime fiscal de l’auto-entreprenariat conjugué à la transformation en VTC des Grandes Remises qui jusqu’alors cohabitaient sans heurt avec les taxis. En 2007, les taxis refusent de céder au chantage de la commission Attali – dont un certain Emmanuel Macron était l’une des chevilles ouvrières – qui envisageait rien moins que de faire racheter toutes les licences par l’État.

À partir de 2013, surfant sur le complexe d’infériorité de nos élites vis-à-vis de la révolution numérique qui s’opérait déjà aux États-Unis, Uber et ses homologues se sont vu dérouler le tapis rouge. Le disruptif devint à la mode. Si la loi te dérange, enfreins-la ! Les taxis, strictement réglementés afin d’assurer un service public de mobilité dans tout l’Hexagone, se sont révoltés non pas pour faire changer la loi mais juste pour qu’elle soit appliquée. De manifestations en médiations, de Thévenoud à Grandguillaume, la réglementation du transport public particulier de personnes (T3P) a fini par être adoubée par les députés comme par les sénateurs. Nous sommes alors en 2016 mais les décrets d’application de la loi seront longs à sortir malgré la prometteuse ministre des Transports de l’époque, une certaine Élisabeth Borne… Aujourd’hui, des pans entiers de cette réglementation sont toujours inefficients telle l’obligation de stationnement hors de la voie publique des VTC en recherche de clientèle, le contrôle des données des plateformes, ou sans cesse en discussion telle la formation des chauffeurs VTC, jamais assez minimale pour des plateformes avides de nouveaux chauffeurs. Pendant ce temps, les taxis ont mis en œuvre toutes les obligations dont ils ont écopé : fin de la cessibilité des licences créées depuis 2014, terminal de paiement obligatoire, etc.

L’actuel repentir d’un des ex grands pontes de la multinationale, aujourd’hui autoproclamé lanceur d’alerte, ne serait-il pas un nouvel effet de manche ? Alors que les médias pointent du doigt le sulfureux fondateur, Travis Kalanick, débarqué par ses investisseurs en 2017, l’actuel directeur général reste laisse passer l’orage. À craindre que les ubérisateurs cherchent à se refaire une virginité !

HM

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Bel été à tous !

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