Alors que les prix des carburants repartent à la hausse et que l’inflation incite les ménages à tailler dans les budgets jugés superflus, le retour des touristes comme la reprise du trafic aéroportuaire éclairent d’optimisme les perspectives des taxis. Outre la fin de l’obligation du port du masque dans les transports, le gouvernement a pris des mesures facilitant la prise en charge par l’Assurance maladie des femmes enceintes confrontées aux déserts médicaux. Dans le calendrier fiscal, les dates limites de déclaration des revenus 2021 approchent à grands pas. Déployant un statut unique de l’entrepreneur indépendant qui prévoie la séparation automatique des patrimoines des chefs d’entreprise, les pouvoirs publics ont actualisé le portail de simulation des droits sociaux accessibles aux indépendants. Sur le terrain, les tensions se multiplient entre taxis et chauffeurs ubérisés : Les taxis azuréens menacent de perturber le Grand Prix de Monaco et leurs collègues parisiens s’inquiètent de l’organisation de la desserte du prochain tournoi de Roland-Garros. Quant aux travailleurs des plateformes, ils dénoncent la légitimité de leurs premières élections professionnelles.

Mi-figue, mi-raisin
Avec une hausse de 6 centimes le litre en moyenne pour l’essence et le gazole, le prix des carburants reste un enjeu clef pour les taxis. Nombreux ont actualisé leurs tarifs de la revalorisation infra-annuelle accordée à la profession, mais la méfiance sur les conséquences de l’augmentation des prix sur le budget des ménages reste partagée par tous. Alors que la pandémie n’est pas éteinte, le lundi 16 mai marque la fin de l’obligation du port du masque dans les transports en commun et les taxis. Il reste obligatoire dans les lieux de santé et de soins et demeure recommandé – comme le maintien des gestes barrières – dans les lieux clos ainsi que préconisé aux professionnels en contact avec le public. Face aux déserts médicaux des territoires, les femmes enceintes dont le domicile est situé à plus de quarante-cinq minutes d’une unité de gynécologie-obstétrique pourront désormais bénéficier d’un hébergement non médicalisé pris en charge par l’Assurance maladie. Les frais de transport, accessible aux taxis conventionnés, entre le domicile et le lieu d’hébergement pourront être remboursés sur prescription.
Amélioration statutaire
Avec la création du statut d’auto-entrepreneur, celui de travailleur indépendant a perdu en attractivité. La loi n° 2022-172 « en faveur de l’activité professionnelle indépendante » qui crée un statut unique de l’entrepreneur indépendant « prévoit la séparation des patrimoines professionnel et personnel par défaut » afin de sécuriser ce dernier. Le patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel sera par défaut insaisissable par les créanciers professionnels. La résidence principale des travailleurs indépendants était déjà protégée en cas de défaillance professionnelle ; désormais seuls les éléments nécessaires à l’activité professionnelle de l’entrepreneur pourraient être saisis. Il faudra toutefois attendre le vote de la loi de financement de la sécurité sociale, de celle des finances ainsi que de la loi en faveur des indépendants afin de pouvoir bénéficier de la mesure. Développant l’information des artisans et des commerçants sur leurs droits sociaux, le portail permettant de simuler l’éligibilité aux prestations et aides sociales mesdroitssociaux.gouv.fr a été actualisé.

Tensions de terrain
Si les réseaux sociaux témoignent des tensions générées par les agissements illégaux de certains transporteurs et les initiatives de concurrence déloyale à l’activité taxi qui sévit dans la capitale comme les autres métropoles de l’Hexagone, les taxis azuréens dénoncent quant à eux les conditions de service sur le territoire monégasque. « Nous devons nous déclarer quand nous allons sur le territoire monégasque, nous devons payer pour aller sur le territoire monégasque, nous devons avoir des quotas et, maintenant, une saisonnalité sur les vignettes, donc il y a plein de choses qui ne sont pas acceptables », détaille Fabrice Cavallera, le président du syndicat des taxis niçois. Déposant un préavis de manifestation pour le 26 mai prochain, ils entendent perturber le Grand Prix de Monaco. Quant à leurs collègues parisiens, ils s’inquiètent de la prolifération des transporteurs à vélo sur les spots touristiques ainsi que de l’organisation de la desserte du prochain tournoi de Roland- Garros.
Élections professionnelles pour les ubérisés
En conséquence de l’ordonnance sur le dialogue social des travailleurs des plateformes impulsée par le gouvernement en avril 2021, chauffeurs et livreurs de la « gig economy » française ont pu participer à leurs premières élections professionnelles. Organisées par l’ARPE (Autorité des Relations sociales des Plateformes d’Emploi) du 9 au 16 mai, ces élections sont déjà source de polémiques. Alors que les résultats sont en passe d’être révélés, l’abstention dépasserait les 90 %, l’autorité encadrante serait sujette à conflit d’intérêts et de nombreux bugs auraient perturbé le scrutin digital. « Merci à nos nombreux adhérents et militants pour ce boycott. Malgré les tentatives de dénigrement et de déstabilisation de certaines asso qui ne veulent que les subventions Uber, vous n’avez rien concédé. Bravo, car ces élections sont un fiasco », a déclaré un des représentants VTC sur les réseaux sociaux.

HM
Plus d’info :
• Décret n° 2022-555, relatif à l’hébergement temporaire non médicalisé des femmes enceintes et à la prise en charge des transports correspondants – Lire sur Légifrance