Pour bien commencer, le choix de votre formation et de votre département d’exercice sont déterminants. Taxi des villes ou taxi des champs sont des carrières différentes ! Si nous vous adressons toutes nos félicitations pour votre réussite à l’examen, il va vous falloir désormais découvrir votre nouvel univers professionnel. Carte professionnelle en poche commence la véritable aventure !

Les bases d’une bonne formation
La formation est un premier temps fort dans la carrière des futurs chauffeurs de taxi. Non obligatoire pour se présenter à l’examen, elle est pourtant déterminante pour la réussite des candidats. Permettant d’acquérir les connaissances afin de satisfaire aux épreuves, les centres de formation taxis soutiennent l’investissement personnel nécessaire aux candidats pour leur reconversion professionnelle. Organisant des séances de révisions comme des examens blancs, ils aident les futurs taxis à se familiariser avec les enjeux de leur nouvelle profession. « Dans nos centres de formation, tous nos formateurs sont des professionnels du taxi », déclare Jean-Claude Françon, directeur du Campus de l’Artisan Taxi. « Nous commençons nos cours par la réglementation nationale, en insistant sur les points principaux car le respect des textes contribue au respect de la clientèle comme de la profession. Ensuite nous abordons les questions liées à l’entreprise taxi à proprement parler. Là encore qui de mieux qu’un taxi expérimenté pour expliquer pratiquement comment gérer son exploitation ? Nous expliquons les différents statuts et formes juridiques en soulignant les avantages et inconvénients. Abordant différents cas de figure, nous motivons nos candidats à modérer leurs investissement les premières années afin de ne pas se mettre en difficulté financière », complète-t-il.
Impact du territoire
« S’établir à son compte est plus facile en ville », explique Jean-Claude Françon. « La présence d’une gare, la proximité d’un aéroport, la dynamique d’un bassin d’activité économique, culturel ou commercial permettent d’assurer un flux de clientèle en agglomération. En ruralité, la situation est différente. Le rachat de clientèle est rare car de grosses entreprises de transport mixte ambulances/taxis chassent la moindre opportunité. Les jeunes chauffeurs qui souhaitent s’établir grâce à la création d’une licence dans une petite commune devront quant à eux se confronter à la carence de 3 ans avant conventionnement imposée par l’Assurance maladie, donneur d’ordre incontournable dans ces territoires. Dans certains départements, mieux vaut commencer comme salarié. Les entreprises subissent un fort turn-over des chauffeurs qui veulent évoluer, ce qui offre facilement des opportunités d’emploi. Ensuite, lorsque le chauffeur se sera aguerri, qu’il aura pris l’habitude des horaires, des kilomètres et de la circulation, il pourra, s’il le souhaite, changer de département grâce à une formation mobilité. »

Conseils d’ancien
« Cela fait 40 ans que je suis taxi. J’ai commencé en 1983 avec une Peugeot 305 ! Je me souviens qu’à l’époque, la voiture était aussi chère que la licence ! » raconte Rui. Chauffeur de taxi parisien, il compte prendre sa retraite l’année prochaine. « Lorsque j’ai débuté, il fallait faire 2 ans de salariat pour obtenir un permis provisoire puis un permis définitif. Je suis rapidement devenu artisan mais c’était une autre époque… Lorsque l’on était en réservation, on tournait la tête pour ne pas voir les clients ! » confie-t-il. « Pour démarrer, il faut un véhicule fiable pour éviter les réparations et les jours perdus. Vous vous ferez plaisir après ! Il faut respecter vos horaires et votre planning, rester concentrer sur vos clients et vos objectifs. Je n’ai jamais été affilié à un central radio mais j’ai pris le temps de connaître les astuces, de composer une clientèle privée ainsi que de me faire accepter par les collègues. Il est important d’être considéré comme un chauffeur de confiance. Si vous êtes fiable, vous pourrez intégrer des groupes de messagerie privée afin de remplacer des collègues ou vous faire remplacer sur des courses incompatibles avec vos plannings », explique-t-il. Dernier conseil de Rui : « N’écoutez jamais un client stressé qui vous demande de faire des infractions au code de la route. Vous devez garder votre permis à tout prix ! »
Propos recueillis par HM
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