Réunis en assemblée générale à Paris jeudi 9 septembre au Châteauform’ City Monceau Rio, les représentants départementaux de l’UNT, Union nationale des taxis, ont pu faire le point sur les enjeux et les défis à venir pour leur profession. Année d’élection pour leur organisation, ils ont renouvelé leurs instances et réélu Rachid Boudjema. Le président de l’UNT répond à nos questions.

Quels temps forts lors de votre assemblée ?
Rachid Boudjema : Après les restrictions de réunion, nous rassembler était un moment important. Après quatre années de mandature, j’ai présenté le rapport moral, notamment le travail effectué pour la rédaction de la convention collective de notre profession dans le contexte administratif de rapprochement des branches. Grâce à un dialogue social cordial et constructif, nous avons pu réunir les représentants des salariés et des patrons. Le taxi représente 65 000 entreprises et 32 000 salariés, ce qui donne le poids de notre branche et la représentativité des organisations professionnelles qui sera bientôt formalisée par arrêté. Concernant la DIPA*, nous travaillons avec l’Uncam. Enfin, nous avons eu l’honneur d’accueillir Alain Griset, ministre délégué chargé des PME, qui a ouvert notre assemblée générale. Nous l’avons alerté des conséquences du tarissement des aides car les zones de tourisme international et les taxis d’aéroports restent en situation difficile.
Quels sont vos combats de fonds ?
Rachid Boudjema : Alors qu’avant l’été, nous avions le sentiment de partager les mêmes objectifs de formation aux professions du T3P que Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, il nous a été récemment tenu un tout autre discours. Nous avons été obligés de manifester notre désaccord. La qualité de notre formation est essentielle. Supprimer le français, la gestion et l’anglais réduirait l’examen à un QCM superficiel ! Notre autre combat est la digitalisation du métier et notre assemblée a affirmé sa volonté de développer les outils ouvrant un canal supplémentaire d’apport de courses afin de drainer plus largement la demande. Concernant la transition énergétique, nous avons proposé au ministre des PME de nous aider à franchir le pas en signant une convention avec notre branche car l’offre actuelle de véhicules est loin d’être exhaustive. De même, le malus écologique sur les véhicules neufs de gros volume constitue une entrave au développement de transports de groupes et de personnes à mobilité réduite. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Après une année blanche, nous attendons avec impatience le plan de soutien pour les indépendants qui doit être annoncé à la fin du mois.

Quel message souhaiteriez-vous partager ?
Rachid Boudjema : Arrêtons le taxibashing et la sinistrose ! Nous sommes le premier transport public avec des moyens privés. Chaque jour, c’est plus d’un million de courses qui sont réalisées. Nous avons en outre l’expertise de savoir transporter des personnes en situation de vulnérabilité. C’est ainsi que dans le Pas-de-Calais, sur l’initiative du préfet Louis Le Franc, nous avons créé une application dédiée aux services de police et d’urgence afin de faciliter la prise en charge des victimes de violences conjugales, soit 96 transports en 2020. Les représentants de l’UNT sont volontaires pour se saisir de l’outil afin de mettre en place le dispositif dans leurs départements. Nos entreprises sont présentes partout, pas seulement à Paris et dans les capitales régionales. Le métier d’avenir, c’est le taxi ! La demande de reconversion des chauffeurs de VTC dans notre profession en témoigne. Cette crise nous a permis de reconnaître la valeur de nos organisations professionnelles et la portée de leur parole. Unissons-nous !
Propos recueillis par HM

*Dispositif d’indemnisation pour perte d’activité

Plus d’info : http://www.u-n-t.fr – Accéder au site