20 mai 2021 : une mobilisation positive

Ils s’étaient donné rendez-vous le 20 mai dernier aux abords du ministère des Transports. Venus de Houdan, Froeningen, Montpellier, Toulouse, Enghien, Toulon, Paris, Marseille…, s’affirmant « sans étiquette », c’est avec plus de 600 véhicules que les taxis ont interpellé leur tutelle. Faisant entendre leurs revendications avec fermeté et convivialité, les manifestants ont réaffirmé la détermination de la profession.

Démonstration de solidarité
Malgré un cordon de CRS et un dispositif de police plutôt musclé, l’ambiance était accueillante et solidaire. Alors que les intervenants se succédaient au micro, des barbecues avaient été installés pour ravitailler les collègues ayant roulé toute la nuit pour rejoindre le mouvement. Sans commune mesure avec les mobilisations nationales organisées en 2016 pour dénoncer le détournement de la réglementation par les plateformes et les VTC, le panorama des lumineux ayant convergé à l’appel du 20 mai a néanmoins rappelé l’ampleur du réseau taxi sur l’ensemble du territoire, la volonté des chauffeurs à ne pas se résigner face à la concurrence déloyale et a offert une piqûre de rappel sur la capacité mobilisatrice de la communauté professionnelle


Revendication citoyenne
Dénonçant la concurrence déloyale des plateformes, le racolage des transporteurs illégaux et l’insécurité encourue par les passagers, les manifestant ont réclamé l’application de l’article 2 de la loi Grandguillaume. « Cette loi est censée redonner la main à l’État souverain pour contrôler les plateformes numériques dont l’opacité cause de graves problèmes à la sécurité des usagers, à l’ordre public, aux finances publiques et au transport public particulier des personnes. Cette loi a été votée en 2016 par le Parlement. […] Cependant les gouvernements Macron ont bloqué arbitrairement les décrets d’application depuis 5 ans dans l’intérêt des lobbies voulant paupériser notre secteur d’activité », explique l’association Elite Taxi France. Laurent Granguillaume lui-même, le rapporteur de la loi, a adressé un message de soutien sur les réseaux sociaux : « Quatre ans plus tard, l’article 2 de la loi de 2016 Taxi VTC est toujours bloquée par le ministre des Transports. Est-ce le symbole d’une décrépitude de nos institutions alors que cette loi a été votée à l’unanimité au Parlement ? »

S’affichant « sans étiquette », les chauffeurs participants ont fait entendre leurs revendications avec fermeté et convivialité,

Expérience politique
La délégation reçue par le représentant du ministère des Transport a pu se rendre compte de la difficulté de transformer une manifestation – même réussie – en résultats concrets. Concernant le contrôle des plateformes, le ministère s’est en effet à nouveau réfugié derrière le travail de la CNIL pour justifier la non-parution des décrets d’applications de la mesure. Concernant le transport de malades assis, le conseiller ministériel a réaffirmé que « le gouvernement n’envisage pas de remettre en cause l’exclusivité au sein du T3P de cette activité par les taxis ». De même, face aux revendications concernant la cessibilité des ADS délivrées après 2014 ainsi que sur la réhabilitation du « fonds de garantie » des licences de taxi, il a précisé que le cadre légal de la cessibilité des licences n’évoluerait pas et qu’il se rapprocherait du ministère des Solidarités et de la Santé. Comme le souligne le compte rendu partagé en toute transparence sur les réseaux sociaux et en dépit d’une certaine déception, les participants auront néanmoins « mené à bon port la colère des taxis de toute la France ».

HM

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