#Action Taxi : la presse nationale s’empare du sujet !

Difficile de passer à côté de #ActionTaxi. Depuis le mois de juin, ce collectif, qui entend assigner Uber devant le tribunal de commerce de Paris pour concurrence déloyale, déploie ses ailes. Accompagné par un cabinet d’avocats reconnu en droit des affaires, le mouvement s’organise autour d’une équipe de communicants. Et ça marche. La preuve : la presse nationale s’est déjà emparée du sujet – interview des avocats de l’action dans Le Point et chroniques dédiées au collectif sur Sud Radio, Europe 1 et France Inter –. Par ailleurs, le nombre d’inscrits augmente chaque jour un peu plus. Près de 700 taxis sont aujourd’hui parties prenantes. Un chiffre encourageant mais qui est loin d’être satisfaisant, même s’il devrait toutefois continuer sa progression dans les prochaines semaines. À condition que chaque taxi qui entend faire reconnaître ses droits devant la justice encourage ses collègues à rejoindre cette grande demande de réparation collective. Amis taxis, les cartes sont entre vos mains !

Thomas Thévenoud

« Nous sommes dans une période de bascule pour Uber »
Interview de Thomas Thévenoud
Rapporteur de la loi du 1er octobre 2014 et auteur du livre « Taxis ! »
À l’initiative de la première loi encadrant l’activité de Uber en France, Thomas Thévenoud connaît parfaitement la profession. Aujourd’hui consultant en affaires publiques, il apporte sa contribution dans le cadre de plusieurs sujets d’actualité. Il nous apporte son éclairage sur l’action collective des taxis.
Faudrait-il interdire la présence de Uber sur le territoire français ?
Non. Je crois qu’il faut permettre à ces nouveaux acteurs de se développer mais de façon cadrée. L’espace public appartient à tout le monde. Il ne peut être privatisé au profit d’un seul acteur. Mais nous avons besoin de règles. Le secteur du transport de personnes a toujours été encadré. Car, au-delà du respect du code de la route, il y a la question de la formation, de l’assurance, de la sécurité…
Pourquoi les lois qui visent à encadrer l’activité des VTC ne sont-elles pas appliquées ?
Concernant celle de 2014, j’avais prévu un rapport d’évaluation annuel pour vérifier l’application de la loi. Celui-ci a été rendu la première année. Puis rien par la suite. C’est un problème chronique en France. Il y a une autre difficulté : le secteur du transport est piloté par plusieurs autorités (différents ministères, les préfectures, les communes, etc.). Enfin, la question du contrôle pose problème. La police des taxis ne compte qu’une centaine de fonctionnaires. Or, en l’espace de 10 ans, le nombre de VTC a explosé. On compte aujourd’hui 50 000 professionnels du transport de personnes à Paris.
Quel regard portez-vous sur l’action collective ?
Je trouve intéressant d’utiliser ce type d’outil juridique. Cela permet d’interpeller l’opinion publique. Nous sommes à un moment de bascule pour Uber. On sent que le phénomène enchanteur est terminé. Un peu partout dans le monde, on prend conscience que cette activité doit être plus encadrée. Cela coïncide, en France, avec l’arrêt de la Cour de cassation qui prévoit que le lien qui existe entre Uber et les chauffeurs est un lien de salariat. Depuis 2017, le législateur tourne autour du pot sur cette question. Il essaie d’intervenir mais n’aborde jamais la question du statut des travailleurs de ce type de plateformes, si bien que celles-ci continuent à exister sans réel encadrement social.

Ils soutiennent l’action :

Jean Barreira, LNTP.

Jean Barreira, président de l’association Les Nouveaux Taxis parisiens – LNTP :
« Nous avons assisté à une opération de sape lancée par les VTC au moment de leur arrivée sur le marché. C’était absolument traumatisant. Il faut bien comprendre que pour nous, c’est un peu comme si nous étions face au cambriolage de notre magasin. La police est au courant, elle regarde, mais ne bouge pas. C’est insupportable. »

 

 

 

Abdel Grime, FNTI.

Abdel Grine, vice-président de la Fédération nationale des taxis indépendants – FNTI :
« Au sein de la profession, les avis divergent sur certains sujets, mais sur la question de Uber, nous sommes tous d’accord. Nous voulons son retrait. Ce sera compliqué, mais pas impossible. La société a déjà été exclue de plusieurs pays ou villes du monde, notamment en Europe. Alors pourquoi pas en France ? Nous sommes prêts à nous battre. »

 

 

Didier Hogrel, FNDT.

Didier Hogrel, président de la Fédération nationale du taxi – FNDT :
« Tous les taxis ne ressentent pas cette concurrence déloyale de la même manière. Mais notre profession doit être unie contre les ravages de l’ubérisation. Le préjudice n’est pas forcément financier pour tous, car beaucoup d’entre nous ont été préservés de l’arrivée du géant américain et de la disruption qu’il amène avec lui. Et pourtant, combien ont vu leurs clients « non-sécu » partir à cette concurrence qui a cassé les prix, nous forçant à prendre de plus en plus de transports conventionnés remisés ? Combien ont dû travailler plus pour tenter de maintenir le même niveau de chiffre d’affaires ? Le préjudice moral est réel. Nous avons tous cette crainte de l’extinction programmée de notre beau métier. Il est peut-être temps de montrer notre cohésion et notre détermination pour que justice se fasse. »

 


Propos recueillis par Capucine Coquand

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