Nouuuuuvèèèelles vagues !

« Une p´tite M.G., trois compères, assis dans la bagnole sous un réverbère, une jambe ou deux par-dessus la portière. La nouvelle vague, nouvelle vague… » Le tube des années 60 résonne avec impertinence dans cette nouvelle ère post-confinement. Après plus de 7 semaines d’enfermement, nombreux sont ceux qui cèdent à la fougue d’une liberté encore sous surveillance.
« Trois mignonnes s´approchent fort bien balancées. Elles chantent une chanson d´Elvis Presley. Voilà nos trois pépères soudain tout éveillés par cette nouvelle vague. Pas mal pas mal du tout, ça c´est un sacré coup !… » Quelques jours seulement après le 11 mai dernier, les structures féministes redoutent déjà un raz-de-marée de signalement de violences conjugales. « Il y a celles que nous n’avons pas vues, les cas non détectés, parce qu’en période de confinement, monsieur est toujours là », explique la présidente de la Fondation des femmes. « S’ils retournent travailler, elles pourront plus facilement chercher de l’aide, préparer discrètement leurs valises, les papiers importants, leur enfant si elles en ont, etc. » Selon le Planning Familial, le nombre de demandes pour des avortements hors délai a été multiplié par trois.
« Faut pas grand-chose pour faire connaissance. On boit, on cause, on rit, on danse. Mais faut garder cette indépendance… » Tandis en qu’en France on réclame la liberté individuelle d’aller fouler les plages, à Wuhan, par crainte d’une « nouvelle vague », les autorités ont décidé de mener un océan de tests – 11 millions d’habitants en 10 jours à peine – pour rassurer mais aussi rappeler que le pouvoir garde le contrôle sur la population.
« Une p´tite M.G., trois compères, assis dans leur bagnole, sous un réverbère, lisent leur canard d´un air très fier… ». Le président de la République a beau déclarer qu’il nous faudra demain « tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour », gants, masques et détritus en tout genre jonchent sans vergogne les rues.
« Et dans ce canard qu´est-ce qu´on y lit? », reprend la chanson. « Des tas d´histoires écrites par des gens rassis, donnant des coups de griffe avec dépit sur la nouvelle vague, nouvelle vague… ».
Aurait-on déjà tout oublié ?

Hélène Manceron
« Nouvelle vague », Richard Anthony, 1962 – Ecouter la chanson

Feuilleter l’édition digitale

Consulter les annonces

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :