Taxis/T3P : Service sous confinement

À l’annonce du confinement obligatoire de la population, de nombreux Français ont sauté dans un taxi pour quitter les centres urbains. Si quelques courses spectaculaires resteront dans la mémoire de certains chauffeurs, l’activité des taxis est désormais à l’arrêt. Mais tandis que s’organise un service minimum et solidaire dans les territoires, le gouvernement multiplie les impairs.
Pas de réquisition sans protection !
En annonçant la réquisition des taxis dans son discours du 16 mars dernier, le Président a mis la profession en émoi. Alors que le manque d’équipements de protection (masque, gants et gel hydroalcoolique) faisait déjà polémique, face à la détermination des organisations professionnelles du taxi, les autorités publiques ont finalement fait machine arrière. Le 19 mars était sobrement publié un arrêté définissant quelques recommandations sanitaires spécifiques au transport de personnes par taxis et VTC telles l’interdiction faite aux passagers de s’asseoir à côté du conducteur, l’aération du véhicule… et la possibilité de refus de charge d’une personne suspectée d’être infectée.
Transports de soignants
Au final, ce sont les autorités de santé qui organiseront localement le transport des soignants. Dans une note adressée aux organisations professionnelles taxi en début de semaine, le ministère des Transports les invite à prendre directement contact avec les centres hospitaliers. « Les taxis volontaires seront responsables de leur protection et de la sécurité sanitaire de leur véhicule. Aucune priorité d’équipement n’est envisagée pour les taxis. Il faut rester prudent. Il ne s’agit pas d’envoyer les chauffeurs au casse-pipe ni de devenir facteur de contagion », déplore la FNDT, Fédération nationale du taxi. Les couacs ne se sont pas fait attendre. En Occitanie, les autorités de santé ont exclu les taxis du transport sanitaire. Face à une décision incohérente qui priverait de transports médicaux de nombreux patients pris en charge pour des soins hospitaliers hors épidémie de Covid-19, les organisations départementales taxis attendent avec impatience la note rectificative qui leur a été promise.
Ministre incurable
L’insécurité sanitaire de leurs chauffeurs, les responsables de plateformes s’en lavent les mains (!) malgré le rappel à l’ordre de la Cour de cassation de Paris intervenu avant l’état d’urgence actuel. Malgré cela, Uber s’est vue autorisée à participer au transport de soignants en cas de carence des taxis et gratifiée du soutien public du secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Le déni de situation du secrétaire d’État a soulevé un tollé des chauffeurs de taxi comme de VTC. L’UNT, la FNTI et la FNAT ont menacé les pouvoirs publics de mobiliser les taxis pour qu’ils exercent leur droit de retrait à partir du 3 avril prochain. Interpellé, le secrétaire d’État a programmé en urgence une conférence téléphonique avec leurs représentants.

Si les courses se font rares, chacun appréciera l’absence de circulation .

Mobilisation de service public
Les taxis n’ont pas attendu les ordonnances gouvernementales pour se mettre au service des populations. Qu’ils soient d’agglo ou ruraux, ils se sont rapprochés des municipalités et des autorités sanitaires afin d’apporter leur collaboration pour le transport de personnes et/ou la livraison auprès des plus vulnérables. Et si les forces de police de quelques départements n’ont pas assimilé que l’autorisation de déplacement n’est obligatoire que pour les passagers et les salariés des entreprises de taxi, la profession est dans l’attente de la parution de textes permettant la prorogation des délais de visite médicale, de validité des cartes professionnelles et des dispositions relatives au taximètre afin de poursuivre son activité sans être freinée par les difficultés administratives.
Solidarité économique
Report des charges sociales et fiscales pour les travailleurs indépendants, création d’un fonds de solidarité et recours à des emprunts privilégiés garantis par l’établissement bancaire public Bpifrance : les mesures de soutien aux entreprises déployées par l’État se mettent petit à petit en place (voir l’article 100% Comptabilité). Si de nombreux chauffeurs de taxis se mobilisent afin de protéger leur trésorerie jusqu’à la reprise de l’activité économique, certains ont pu apprécier la solidarité commerciale de leurs fournisseurs privilégiés tels que Slota, MAT Assurance et G7 Taxis Services qui ont d’ores et déjà adapté leurs offres et conditions en solidarité à la nouvelle situation de crise traversée par la profession.
À suivre.

HM

Plus d’info :
Arrêté du 19/03/2020 – Accéder au texte sur Légifrance

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