Fières d’Être taxi-e !

Être une femme et exercer le métier de taxi est encore une image qui dérange ! Alors que conduire une voiture ne requiert plus – et depuis longtemps – une force herculéenne, certains préjugés ont encore la peau dure. Reconnues par leurs collègues masculins et chouchoutées par les clients, à Paris comme dans les départements, le nombre de femmes chauffeurs de taxi augmente. Hommage à ces amazones du transport public particulier de personnes à travers quelques témoignages.

Comme leurs collègues masculins, les femmes taxis mettent au service de la clientèle leur expertise de la voie publique et leurs talents de chauffeur-e !

Taxi pour rebondir
Pour Sophie, Soraya, Céline ou Nadia*, leur parcours est souvent similaire à celui de leurs collègues masculins. Elles ont grandi dans une « famille de taxi » ou ont subi un accident de parcours qui les a obligées à une reconversion professionnelle. « J’étais cadre dans la finance et j’exerçais à l’étranger », témoigne Sophie. « Je suis devenue taxi après avoir été confrontée à un problème de santé. » « Veuve avec 4 enfants, il a fallu que je prenne mon courage à deux mains. J’étais aide-soignante, il était impératif que je gagne plus d’argent », explique Soraya. « Quand j’étais petite, le taxi me volait mon papa. Plus âgée, j’enchaînais les mauvais boulots alors mon père m’a invité à découvrir Paris à bord de son taxi. Il est aujourd’hui décédé mais il m’a transmis sa passion pour le métier », révèle Céline. « Dans le taxi, pas de plafond de verre. Nous sommes tous à armes égales. Le taximètre n’est pas macho ! » sourit Nadia.
Professionnelles, toujours !
« À part une minorité de misogynes indécrottables ou ceux qui vous étouffent de leur paternalisme, la majorité des collègues se comporte respectueusement. À les entendre, les clients ont l’air d’être plus larges sur les pourboires. Même si cela reste toujours un peu exotique d’être conduit par une femme, les clients récompensent la qualité du service taxi sans tenir compte de l’origine ou du sexe. Nous avons tous à gagner à une meilleure mixité », souligne l’une d’elles. « Comme tout métier de service, nous sommes confrontées à des blagues sexistes. Mon plus fort souvenir de misogynie, c’est celui d’une vieille dame qui s’est défoulée sur moi pendant toute la course. À tel point que son entourage avait honte ! Ça m’a rassurée », partage Kadija. « L’essentiel, c’est de faire face aux pressions : celle de l’agressivité de la circulation, celle du crédit et celle des enfants qu’il ne faut pas laisser déraper. »
Persévérantes et libres
Si certaines travaillent en rue, sélectionnant horaires et stations avec soin, nombreuses sont celles qui ont préféré s’affilier à un central radio. « J’ai fait 4 mois sans radio, ce n’est pas pareil ! D’abord la traçabilité de la clientèle est importante en termes de sécurité. Ensuite cela apporte une fiabilité des recettes grâce à un meilleur taux de remplissage », souligne Tasmeen. Pour Chatany, 30 ans d’expérience, le secret est de ne pas s’oublier : « Je réserve mes coupures pour faire du sport et entretenir ma condition physique. » La force de Sabine ? « C’est la fierté de mes enfants et leur soutien quotidien. » Enfin, ce qui révolte Isabelle, ce sont les agressions de femmes dans les VTC ubérisés : « Les femmes et les jeunes filles témoignent, le scandale éclate… et la ministre en charge de l’Égalité reçoit uniquement les représentants d’Uber pour leur dire que ce n’est pas bien ! Elle a pourtant une forte tête, c’était l’occasion de la redresser… » À bon entendeur, salut !

Propos recueillis par HM

* Tous les prénoms ont été modifiés.

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