Pendant que les taxis des centres urbains s’étiolent dans les embouteillages et que les ruraux tentent de s’adapter aux perturbations des centres hospitaliers, la mobilisation contre les agissements illicites des conducteurs ubérisés s’amplifie. Bien que le secteur du transport public particulier de personnes continue d’attirer de nouveaux opérateurs, on note une volonté de la part des autorités de corriger les dérives du transport de personnes par VTC.

Dans une circulation perturbée par les grèves de transports collectifs, les taxis tentent de satisfaire aux mieux une clientèle déroutée.
Fin des cartes non sécurisées
Pour lutter contre la prolifération des fausses cartes VTC, cartes éditées sur un banal support papier jusqu’en 2017, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des Transports, a annoncé, le 3 janvier dernier, l’interdiction de l’usage de ces cartes non sécurisées à compter du 1er mars 2020. Après avoir mené depuis juin 2019 une opération de renouvellement des cartes de conducteur VTC délivrées avant le 1er juin 2017, les préfectures ont renouvelé « à ce jour, près de 18 000 conducteurs », indique le communiqué. « Afin de faciliter le contrôle de ces nouvelles cartes sécurisées, dont le nombre s’élève à 58 000 au 1er janvier 2020, le ministère chargé des Transports a mis en place un dispositif sur internet intitulé « Contrôle cartes VTC » », invitant plateformes disruptives et clients VTC à s’y connecter afin de s’assurer que leur chauffeur est en règle.
Demande de régulation
En attendant les effets de ce nouveau dispositif, un collectif d’ONG – Transport & Environnement, Association Respire et SumOfUs – a lancé une pétition destinée aux candidats à la Mairie de Paris afin qu’ils s’engagent à mettre fin aux pratiques irresponsables des plateformes VTC dans la capitale. Suite à sa rencontre avec les organisations professionnelles de taxis parisiens, l’adjoint à la Maire de Paris en charge des transports, des déplacements et de la circulation a d’une part annoncé l’installation progressive de nouvelles bornes à partir de février 2020 et d’autre part réaffirmé sa conviction d’une nécessaire régulation de l’activité des plateformes de VTC. Christophe Najdovski serait en effet favorable à l’instauration de licences pour les plateformes VTC afin notamment de pouvoir réguler le nombre de véhicules en circulation à l’instar de ce que les autorités londoniennes ont réussi à mettre en place.
Un symbole de réussite
Tandis que de nombreux conducteurs de VTC se reconvertissent pour devenir chauffeurs de taxi, le secteur attire toujours autant les convoitises. La plateforme VTC CaoCao, filiale du géant automobile chinois Geely, s’est lancée à l’assaut de Paris à l’aide de 300 black cabs londoniens 100 % électriques – fabriqués par Geely… –, soutenue par une campagne médiatique axée sur la transition énergétique et visant dans un premier temps la clientèle touristique chinoise. Pour le constructeur asiatique, la Ville lumière servirait de tête de pont avant d’essaimer sur le marché européen. Hélas, utilisant l’appellation « transport de voyageurs par taxis », l’application s’est immédiatement fait rappeler à l’ordre par les organisations professionnelles taxis qui l’ont mise en demeure de ne pas créer de confusion entre les services. Pendant ce temps, la polémique continue d’enfler sur l’autorisation donnée au gouvernement par le Conseil constitutionnel d’avoir recours à des prestataires privés pour rédiger décrets et arrêtés d’application de la loi d’orientation des mobilités. Certains parlementaires y verraient, paraît-il, comme un risque potentiel de conflit d’intérêts…
HM
Plus d’infos :
Arrêté du 20/12/19, Fin de validité des cartes VTC délivrées avant le 1er juin 2017 – Accéder à Légifrance
Portail d’authentification VTC – Accès au portail
Pétition « Demander des comptes à Uber » – Accéder au site