Taxis/VTC : Lobbying sans relâche !

Nommée ministre de la Transition écologique et solidaire en plus de ses fonctions en matière de transports, Élisabeth Borne a réaffirmé son implication dans l’élaboration de la LOM, loi d’orientation des mobilités, qui doit revenir en nouvelle lecture à l’Assemblée et au Sénat dès cet automne. Si la récente décision du Conseil d’État relative à la réorganisation des examens mobilise les taxis comme les chauffeurs et applications VTCistes, la période estivale ravive les enjeux du transport public particulier de personnes (T3P).

Assurant la saison, les taxis de PACA dénoncent l’invasion des chauffeurs ubérisés.

Examens taxis/VTC
Jugeant que l’intervention des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) dans la délivrance de la carte professionnelle taxi ou VTC pouvait « porter une atteinte illégale à la liberté d’établissement », le Conseil d’État, saisi par la FFTPR, fédération des plates-formes VTC, bouscule une nouvelle fois la réglementation du secteur contre l’avis général des chauffeurs de taxis, de VTC et de limousines. Le ministère des Transports a beau réaffirmer que « le Conseil d’État ne remet pas en cause l’existence de l’examen d’accès, ni le principe de sa délégation aux CMA », il va devoir néanmoins revoir sa copie avant le 5 janvier 2020 ! D’ici là, les CMA devront continuer d’organiser les sessions d’examen en veillant « à ce que cette évaluation soit effectuée dans le respect de ce qu’implique la liberté d’établissement ». Avant la fin d’année, des sessions d’examen théorique devraient a minima être programmées en PACA, en Île-de-France ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes. Les candidats taxi pourront satisfaire à l’examen théorique dans une autre région que celle où ils prévoient d’exercer et la possibilité pour les candidats VTC de passer leur examen dans n’importe quelle CMA sera maintenue.

Pour protéger les vacanciers, les Autorités multiplient les contrôles.

Face aux lièvres du numérique
Face au procès d’intention initié et à la décision du Conseil d’État, l’Union nationale des taxis (UNT) et la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI) ont invité le gouvernement à parfaire l’encadrement des examens, réaliser une analyse objective des besoins en recrutement et confier la supervision des examens au Comité national de suivi des examens du T3P qui réunis syndicats, entreprises et acteurs publics du secteur. Dans un courrier à la ministre, la Fédération nationale du taxi (FNDT) souligne quant à elle l’injustice subie par les représentants mobilisés dans les départements pour contribuer concrètement au développement du T3P. Elle s’étonne en outre que l’on puisse confier ces examens à des non-professionnels alors que « nombreuses sont les professions artisanales qui ont recours aux professionnels de leur secteur pour faire passer des diplômes qualifiants ». En dépit de certains échecs, comme dans l’Oise où le conflit entre CPAM et taxis s’enlise, les synergies émergent afin de favoriser l’accessibilité de la mobilité. À Vannes, taxis et ambulances se sont lancés dans la mise en place d’une plate-forme de transmission de courses pour le centre hospitalier régional, un exemple parmi d’autres qui témoigne de la multiplication des plates-formes de transports sanitaires dans l’Hexagone. La conciliation des intérêts commerciaux des éditeurs numériques et le souci pour chaque taxi ou groupement de conserver son portefeuille clients promet de nombreuses innovations à la rentrée prochaine.

Impliqués dans la reprise d’attractivité de leur métier, les taxis et leurs organisations professionnelles restent mobilisés.

L’offensive des applis
Tandis que les taxis soutiennent la reprise de leur activité, les plates-formes VTC – entre déconnexions et arrestations pour exercice illégal – se mobilisent afin d’enrayer le turn-over incessant de leurs chauffeurs. Rodées dans le chantage à l’emploi, elles ont orchestré une nouvelle polémique et réclament 10 000 chauffeurs sans pour autant investir un kopeck dans un véhicule ni dans l’emploi ! À coups de bonus et de majorations, elles tentent de capter les chauffeurs VTC. Mais lorsque Uber et consorts tentent de s’appuyer sur ce qui se pratique à l’étranger, ils omettent soigneusement de dire que les autorités de ces pays leur demandent de salarier leurs conducteurs amateurs… Alors que sa cotation boursière reste en deçà de son prix d’introduction de mai dernier et que ses pertes nettes pour le premier trimestre 2019 avoisinent le milliard de dollars, Uber poursuit sa stratégie schizophrène. Annonçant le licenciement d’un tiers des personnels de son service marketing à travers le monde, la multinationale inaugure son maillot de sponsor de l’Olympique de Marseille par une campagne publicitaire d’envergure dans la capitale phocéenne. Les jeux sans le pain…
Hm

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