« Chauffeur de taxi passionné par son métier et par la photographie, je montre la réalité de cette activité à travers mon objectif. Mes armes ? Mon Huawei Mate 10 Pro, ma Lexus IS 300h et mon Lumix GX80 offert par ma femme ! » C’est ainsi qu’Ajdin Tukurovic – son nom d’artiste –, chauffeur de taxi parisien de 36 ans, se présente en toute simplicité. Sous la bannière « Do you speak taxi », il partage son goût pour l’esthétique, les voitures et les voyages. Rencontre.
Contrepoison
Ayant grandi à Bourges, Ajdin est taxi parisien depuis 8 ans et avoue avoir toujours voulu « faire taxi avant de l’être ». « D’abord découragé par les rumeurs qui faisaient croire que si t’as pas 200 000 € pour une licence, t’as rien, je suis passé à l’action après un retour de voyage pour devenir l’un des taxis pour moi les plus prestigieux, taxi parisien ! » Il découvre enfin le métier en même temps que la capitale. En 2013, alors locataire, il prend de plein fouet l’explosion de la concurrence déloyale et de ses applications numériques. « J’étais focalisé sur les VTC et je ne voyais plus le travail. C’est un véritable cercle vicieux ! » Dégoûté de la violence quotidienne, il quitte la profession. « Après 4 mois de réflexion, j’ai finis par revenir à Paris et reprendre goût au taxi. À l’époque, je prenais déjà des photos avec mon smartphone. Un ami m’a décidé à les publier et je suis devenu accro ! » Il crée un compte Instagram et commence l’aventure Do you speak taxi ? « Aujourd’hui, quand certains de mes collègues vont travailler à reculons, moi, tous les matins, je prends le volant en me demandant quelle aventure la journée va m’offrir ! »
Communauté internationale
Ajdin a réalisé plus de 2 500 clichés qu’il diffuse sur les réseaux sociaux et la communauté Do you speak taxi ? rassemble plusieurs milliers de membres. « Les réseaux sociaux m’ont permis d’entrer en contact avec des chauffeurs de taxi partout dans le monde, anglais, allemands, turcs, algériens, portugais… D’où que l’on soit, les chauffeurs partagent un même goût pour le métier et font attention à son image. Dans de nombreux pays, les collègues cultivent un esprit de corps reposant sur la loyauté et la solidarité. En Turquie, ils sont capables de se relayer sur une même partie de dominos en fonction de la charge en station ! En France, la multiplicité des communautés et des organisations professionnelles ne permet pas d’être réactifs. Chacun réagit en fonction des intérêts de son groupe et tout le monde critique systématiquement les initiatives des autres. Avec la photo, il n’y a plus de polémique. »
Un artiste insolite, à découvrir et suivre sans modération !
Propos recueillis par HM
Plus d’infos :
Blog – http://doyouspeaktaxi.canalblog.com/
Facebook – Do You Speak TAXI?
Instagram – doyouspeaktaxi