Pendant que grands magasins, centres-villes et zones commerciales préfèrent fermer leurs portes par crainte des manifestations pour un samedi de Noël supplémentaire, les ventes numériques explosent. Les plates-formes de commerce en ligne ont le triomphe modeste, même si Rakuten, l’un des plus gros acteurs avec Amazon, Cdiscount et Vente Privée, annonce déjà + 65 % de ventes pour cette fin d’année. « Les dirigeants des grandes entreprises françaises doivent payer leurs impôts en France. Les grandes entreprises qui réalisent des profits en France devront payer l’impôt en France. Le gouvernement et le Parlement devront aller plus loin pour mettre fin aux avantages indus et aux évasions fiscales », twittait le président Emmanuel Macron le 10 décembre dernier, tandis que Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, inculpé par la justice japonaise, se prépare à passer les fêtes de fin d’année en prison. Un point de tension supplémentaire entre États européens dans leurs discussions sur la mise en place de la directive – d’initiative française ! – qui permettrait de taxer GAFA et autres licornes sur leurs chiffres d’affaires plutôt que sur les bénéfices enregistrés auprès des pays membres. Reste que les modalités d’évaluation de la loyauté fiscale des rapaces de l’économie numérique semblent difficiles à établir. Promettant une valorisation de 120 milliards de dollars, Uber a entamé les démarches pour faire son entrée en Bourse, passant sous silence ses pertes colossales et les condamnations sociales qui lui sont infligées dans les pays pourtant les plus libéraux du monde. En solidarité avec les revendications des Gilets jaunes, et même absents des ronds-points, à l’aide d’une souris ou d’un smartphone, ne pourrait-on affirmer librement nos exigences et sanctionner les entreprises n’ayant pas publiquement prouvé leur probité fiscale ? #JeClickJaune
Hélène Manceron