Le prix des carburants à la pompe n’en finit plus d’augmenter. Le gazole est passé à 1,48 euro le litre en moyenne en France, soit 2 centimes de plus que la semaine précédente. Les tensions internationales sont loin d’expliquer ce nouveau record : le baril se négocie aujourd’hui aux environs de 80 dollars alors que le prix d’un plein d’essence avoisine celui de 2012 quand le baril atteignait… 130 dollars ! Depuis le 1er janvier, l’objectif d’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence du gouvernement pèse sur le transport routier et les taxes représentent, d’ores et déjà, 60 à 65 % du prix final du litre. Une manière pour le gouvernement d’inciter les particuliers à rouler dans des véhicules plus propres ? Selon McKinsey, « la » référence en conseil stratégique, 30 % des conducteurs dans le monde souhaitent acquérir un véhicule électrique, chiffre qui passe à 50 % pour les conducteurs de la génération Y (18-30 ans). D’ici 2030, les véhicules électriques à batterie et les véhicules hybrides rechargeables pourraient atteindre près de 35 % des ventes en Europe. Côté environnement, l’avenir s’annonce moins enthousiasmant. « Si les véhicules à combustion interne deviennent plus efficaces et moins prédominants, la demande mondiale de pétrole brut continuera de croître, tandis que les véhicules électriques connaîtront une augmentation significative en proportion des véhicules en circulation. L’augmentation de la demande de pétrole proviendra de diverses sources, y compris des industries telles que la chimie et l’aviation, les régions en croissance, notamment la Chine et d’autres marchés émergents, et la vente de plus d’automobiles à l’échelle mondiale, y compris plus d’automobiles à moteur à combustion interne et donc plus de kilomètres parcourus par des véhicules dans le monde entier. » Soucieuses d’agir pour la qualité de l’air, les autorités publiques multiplient les initiatives. Ainsi, notre ministre de la Transition écologique et solidaire vient d’annoncer un plan d’investissement pour la production d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables. Principalement issu d’énergies fossiles (gaz naturel, pétrole) et de bois, ce nouveau carburant pourrait être fabriqué demain à partir de déchets végétaux…
En France, on n’a pas de pétrole, mais on a de la biomasse à recycler !
Hélène Manceron