Les e-mails nous avertissant du changement de la politique de confidentialité de nos moteurs de recherche, réseaux sociaux, sites marchands ou d’information préférés fleurissent dans nos messageries. Le 25 mai prochain, l’entrée en vigueur du RGPD – Règlement Général sur la Protection des Données – pour l’ensemble des 511,8 millions de citoyens de l’Union européenne bouscule l’économie du numérique. Ce règlement prévoit en effet de nouveaux droits pour les individus connectés que nous sommes devenus : celui de savoir ce que l’entreprise fait avec nos données, de pouvoir les consulter, les corriger, d’en avoir la portabilité, de les protéger, de décider des procédures automatisées et aussi de se faire oublier. La récolte, le traitement et la revente de nos comportements numériques, cœur du business plan des GAFA et de leur troupeau de licornes, ne pourra plus se faire sans notre autorisation. C’est la plus importante réforme de la législation européenne depuis 1995 et la prise de conscience de la nécessité de protection des données personnelles contre les pirates 3.0. Habiles communicants, nombre d’entre eux affichent déjà une transparence de circonstance et laissent le soin à l’utilisateur de paramétrer son compte en fonction de ses nouveaux droits. Soucieuse de la protection des données de ses lecteurs, notre rédaction s’est assurée du respect du RGPD par ses partenaires digitaux. Éditeur d’informations professionnelles, nous continuerons de protéger les données de nos abonnés qui en restent les seuls propriétaires. Militant pour un journalisme informé, respectueux des sujets qu’il aborde et de ses interlocuteurs, qu’ils soient interviewés ou lecteurs, nous nous félicitons de l’entrée en vigueur de cette réglementation. Une occasion de rétablir une concurrence loyale entre entreprises numériques en faveur – peut-être – de l’innovation intellectuelle.
Hélène Manceron