Invitant les organisations professionnelles représentant le secteur taxi à une réunion le 3 mai prochain, le ministère des Transports poursuit son cadrage réglementaire du transport public particulier de personnes. Participant à la refonte du T3P, les textes définissant la formation des transporteurs de personnes à moto intègre ces derniers au tronc commun taxis-VTC, tandis que les plates-formes Vtcistes tentent de relancer la polémique afin de réduire la formation de leurs chauffeurs à une formalité administrative et non une qualification. En attendant les prochaines dispositions de la LOM, loi d’orientation sur les mobilités, les taxis essaient de tirer leur épingle du jeu auprès d’une clientèle perturbée par des semaines de grèves ferroviaires et aériennes…

La mise en place de modalités d’agrément des plates-fromes VTC est une attente forte des chauffeurs de VTC comme de taxi.
Le cadrage s’accentue
Prévus par la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, les programmes et l’évaluation des épreuves de l’examen d’accès à l’activité de transporteurs à moto, appelés VMDTR – « conducteurs de véhicule motorisé à deux ou trois roues », sont parus au Journal officiel du 25 avril 2018. Composé d’une épreuve d’admissibilité commune à celle requise pour être taxi comme VTC – réglementation, gestion, sécurité routière, langue française et anglais –, l’examen de chauffeur VMDTR comporte également des épreuves spécifiques. Les capacités de conduite des aspirants transporteurs seront désormais évaluées par une épreuve de conduite en circulation, l’examinateur en guise de client ! Du côté des forces de police, la multiplication des témoignages de chauffeurs verbalisés pour défaut de signalétique (135 € d’amende) atteste de l’efficacité des outils numériques désormais à leur disposition en Île-de-France. Organisée par la préfecture de police de Paris deux fois par mois, la commission de discipline des chauffeurs de VTC sanctionne quant à elle par un retrait de carte professionnelle de 15 à 20 jours les contrevenants à la maraude électronique.

Gare de l’Est (Paris) – Avril 2018
Rengaine lobbyiste
Malgré le conflit de fond qui l’oppose aux organisations professionnelles de chauffeurs VTC, Uber continue son déploiement en région. Après Lille, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, la multinationale s’installe à Rennes. En concurrence aiguë avec ses homologues françaises comme estonienne pour le recrutement des chauffeurs, elle martèle son discours marketing devant la justice et les médias, tandis que certains responsables de plates-formes numériques disruptives relancent leurs attaques contre l’examen VTC. Examen dont les résultats semblent surtout pointer du doigt la qualité des formations mises en place par des acteurs prêts à tout pour enrayer le turn-over engendré par une précarité qu’ils ont eux-mêmes créée. Dès lors, de nombreux chauffeurs de VTC n’hésitent pas à profiter de la situation pour jongler entre les applis et faire jouer les majorations, au détriment des clients et de leur propre sécurité. Entre ceux qui s’orientent vers le taxi et ceux qui jettent l’éponge, le réservoir de chauffeurs commence à se tarir…
Avenir en progression
Toujours en attente d’une réponse du ministère de la Santé sur leur courrier relatif au décret d’application qui réorganise les modalités de prise en charge des transports intra et inter-hospitaliers, les organisations professionnelles du taxi sont invitées le 3 mai prochain au ministère des Transports. Si les transports conventionnés ne semblent pas à l’ordre du jour, les échanges devraient porter sur la prochaine loi LOM, l’agrément des plates-formes de transport ainsi que les modalités de diffusion des nouvelles cartes professionnelles sécurisées de taxi. Toujours vigilants sur les modalités de modernisation, les taxis multiplient leurs efforts pour reconquérir une clientèle qui semble reprendre confiance dans la qualité de leur service.
HM
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