« Nous souhaitions que le métier de taxi soit plus attractif et moins contraignant, le gouvernement a accédé à notre demande tout en gardant un minimum de formation qui est un gage de sécurité et de qualité de service pour nos clients », se réjouit la FNDT, Fédération nationale des taxis. Si les offres de cession d’autorisation de stationnement et de reprise d’entreprise semblent refleurir avec le printemps, c’est dans doute grâce à cette nouvelle disposition réglementaire qui permet aux chauffeurs de taxi de changer aisément de département d’exercice.

la « mobilité taxi » permet aux chauffeurs d’exercer dans un autre département grâce à un simple stage de formation continue.
Métier à vie
Dans le cadre de la formation continue des chauffeurs de taxi et de VTC, l’arrêté du 11 août 2017 introduit une capacité de mobilité pour les taxis. Sans conférer une liberté territoriale d’exploitation comme en disposent les exploitants de VTC, la « mobilité taxi » permet aux chauffeurs d’exercer leur profession dans un autre département grâce à un simple stage de formation continue. « C’était une volonté exprimée dans les 37 propositions que nous avons publiées en 2016 », précise Christophe Van Lierde, vice-président FNDT et taxi des Hauts-de-Seine. « Cette disposition permet à chacun de se projeter dans une carrière longue sans craindre la monotonie. Quand je veux, je peux proposer à ma famille de nous installer où bon nous semble. La mobilité ouvre une nouvelle liberté : pouvoir changer de vie en gardant son boulot. »
Reprise d’entreprise
À l’exception des candidats à la mobilité vers la zone de prise en charge des taxis parisiens pour lesquels 35 heures de stage sont requises, cette formation comporte 14 heures en présentiel effectuées au sein d’un centre de formation agréé dans le département de destination. La formation comporte deux modules d’approfondissement obligatoires : la connaissance du territoire et la réglementation locale. Seul prérequis : avoir 2 ans d’expérience. « Cette condition entrave les souhaits de nombreux candidats. Depuis 2017, nous avons formé 20 candidats à la mobilité », explique Élie Haddad, directeur de l’école de formation CFCT 92 IdF et taxi à Saint-Cloud (92). « Heureusement, face à l’impératif d’emploi, ils ont pu bénéficier de dérogations motivées par la présentation de leur déclaration d’embauche, contrat de location ou dossier de cession. La coopération école de formation et syndicat nous a permis de les soutenir dans leurs demandes. » À l’issue du stage de mobilité, le centre de formation délivre une attestation de suivi de formation. Elle sera à transmettre dans un dossier complet (relevé de carrière obtenu dans le département d’origine, attestation de formation continue, de visite médicale, pièce d’identité, permis de conduire, etc.) à la nouvelle préfecture de tutelle.

Les taxis des Hauts-de-Seine ont déjà formés une vingtaine de collègues parisiens décidés à « quitter la mine ».
Évolution de carrière
« Paris est un tremplin pour la profession mais les conditions de vie sont meilleures en banlieue. Il faut que les départements fassent la promotion de leurs territoires », invite Élie Haddad. Alexandre Touré en est un bon exemple, lui qui, après 14 ans de bitume parisien, a choisi de s’installer dans l’Oise. « Dans ce département limitrophe à mon domicile, j’ai le confort d’être à contre-courant de la circulation. La majorité des entreprises de taxi exploitent plusieurs licences et travaillent avec des salariés, un modèle d’exploitation différent mais très intéressant ». Pour réussir sa reprise d’entreprise, Alexandre Touré est allé à la rencontre de son nouveau département. « Ayant rencontré de nombreux blocages administratifs et notamment vis-à-vis de la CPAM, j’ai décidé de créer une organisation départementale. Les nouvelles arrivées bousculent les équilibres établis. Certains archaïsmes risquent de décourager les candidats qui préféreront tenter leur chance ailleurs. Ce serait dommage ! »
Propos recueillis par HM
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