Durant ce week-end pascal, les chasses à l’œuf se sont multipliées dans l’Hexagone pour la plus grande joie les enfants. Pour les automobilistes, c’est tous les jours qu’ils découvrent des nids-de-poule dans leurs déplacements ! Subissant des dégradations très importantes dues vagues de froid, aux intempéries et au salage des routes en ce début d’année, les infrastructures routières se sont transformées en véritable gruyère à l’arrivée du printemps. À Paris, les automobilistes dénoncent le délabrement du périphérique et de ses bretelles d’accès, BFM a lancé une campagne de recensement des nids de poule en Île-de-France afin de pouvoir les cartographier et la maire de Paris a répondu par le lancement d’un « plan d’urgence ». À Rome, les automobilistes excédés par l’incurie municipale ont saisi la justice. En France, le ministère des Transports a beau se féliciter du « bon niveau d’entretien » des routes, l’association 40 Millions d’automobilistes affirme que 47 % des accidents de la route sont liés à l’état de la chaussée. Le réseau français compte plus d’un million de kilomètres de voirie répartis entre autoroutes, nationales, départementales et routes communales. Ce patrimoine routier constitue « un atout formidable pour la mobilité dans nos territoires, à condition d’être bien entretenu », rappelait déjà en 2017 Hervé Maurey, rapporteur du Sénat. Et d’ajouter : « l’exemple du réseau ferroviaire, dont l’état est déplorable faute d’un entretien régulier pendant plusieurs années, incite à une vigilance particulière dans ce domaine. » Une remarque judicieuse alors que le gouvernement s’apprête à rogner les ailes des cheminots et remplacer les petites lignes par l’affrètement de bus.
Hélène Manceron