Présenté dans les années 1980 comme une solution de carburation aux atouts écologiques et économiques, le diesel est désormais rejeté en paria. La particulière toxicité des émanations issues de sa combustion – dioxyde d’azote et particules fines –, révélée par de nombreuses études scientifiques, est devenue un enjeu de santé publique. En Autriche et en Norvège, les autorités envisagent d’interdire la commercialisation des véhicules diesel d’ici 2020. Oslo et Amsterdam ont déjà adopté des plans anti-gazole. Pour la France, le ministre de l’Écologie Nicolas Hulot, en phase avec la Maire de Paris, a proposé « la fin de la vente des voitures Diesel et essence à l’horizon 2040 ». De son côté, la Commission européenne commence à perdre patience. Neuf pays – France, Allemagne, Espagne, Hongrie, Italie, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Slovaquie –, coupables d’infraction aux règles sur la pollution, ont 10 jours pour présenter des mesures sous peine de se voir notifier un renvoi devant la justice européenne et infliger une amende record ! L’Adiac – Agence d’Information de l’Afrique Centrale – s’inquiète déjà des millions de voitures d’occasion qui quittent le vieux Continent pour l’Afrique : « Dans quelques années, c’est dans ce continent que se déverseront les millions de diesels dont l’Europe veut se débarrasser pour préserver l’environnement et donc lutter contre la pollution. » Côté des constructeurs, les 40 000 Renault Zoe écoulées en 2017 du numéro un des ventes en électrique en Europe auront du mal à cacher la forêt des 3,76 millions de nouveaux véhicules mis en circulation au même moment dans le monde. Sale temps pour la planète !
Hélène Manceron