Organisation professionnelle créée en 2008 en opposition au protocole d’accord entre les autorités administratives et la profession, la FNDT affiche la volonté d’« agir sur les causes et non les conséquences ! » Fédération dynamique composée exclusivement de chefs d’entreprise taxi en activité, elle regroupe de nombreuses organisations départementales actives sur le terrain comme sur les réseaux sociaux. Accompagnant avec vigilance la mise en œuvre de la loi Grandguillaume, la FNDT entend replacer la dynamique du secteur dans son contexte et alerte la profession sur les excès de zèle des pouvoirs publics. Rencontre avec Didier Hogrel, son président.

Didier Hogrel, président de la FNDT.

Que pensez-vous des revendications avancées par les VTC et leurs applications smartphone ?
Les applications numériques de transport tentent de jouer les prolongations. Elles essaient d’entraver l’application de la loi Grandguillaume. Lors de la réunion du 8 décembre dernier, Élisabeth Borne a recadré le chantage à l’emploi qu’elles exercent dans les médias. Intermédiaires de transports, elles n’ont logiquement rien à réclamer ! D’autant que les Loti pourront rouler encore pendant 3 mois en attente du traitement de leur dossier par les préfectures. Il y a là, à nouveau, deux poids et deux mesures face à des taxis qui doivent attendre leur carte professionnelle pour exercer quelles que soient les difficultés qu’ils rencontrent. Nous réaffirmons l’interdiction réglementaire de la maraude et du racolage des VTC et autres transporteurs. Sur le terrain, ce sont les clients et les taxis qui se font violenter ! Enfin, si les VTC bénéficient d’un tarif réglementé, cela les assimilerait à des taxis ce qui spolierait les chauffeurs qui ont investi dans la profession. Nous n’hésiterons pas à exiger notre indemnisation.
Quelles priorités pour le taxi ?
La FNDT et les organisations professionnelles taxis ont rappelé à la ministre que leur désaccord sur la constitution d’un fonds de garantie portait sur son mode de financement et non sur sa mise en place. Nous sommes également attentifs à l’évolution du transport de malades. En octobre dernier, le ministère de la Santé nous a présenté le dispositif qui transmettra aux hôpitaux la gestion des transports. Résolue à rationaliser les budgets, la CNAMTS nous a informés de la réorganisation des transferts inter-hospitaliers jusqu’à présent effectués par les ambulanciers. Nous restons vigilants à la mise en place d’appel d’offres et au respect du conventionnement des transporteurs. Enfin, la composition de la commission T3P d’Île-de-France est emblématique des dysfonctionnements que risque d’entraîner la nouvelle gouvernance du secteur : la sous-représentation des artisans et des taxis de ses départements dessert les impératifs de la mobilité de proximité.

Photo de famille de la FNDT lors de leur Assemblée générale 2017.

Que pensez-vous des propositions de la ministre des Transports ?
La dégénérescence de l’activité VTC bénéficie au taxi mais l’ajout de nouvelles normes risque de casser l’élan de reprise de la profession. Élisabeth Borne a transmis à l’ensemble des acteurs du T3P les textes réglementaires qui finaliseront en 2018 la mise en œuvre de la loi Grandguillaume. C’est une nouvelle mauvaise surprise ! Les exigences en matière de transmission des données sur l’activité des conducteurs, des transporteurs et des opérateurs de mise en relation du T3P sont titanesques ! Il sera difficile pour les groupements d’intérêt économique et les associations d’entrepreneurs de proximité de s’adapter. Alors que le gouvernement nous demande de nous regrouper, ces nouvelles mesures risquent d’annihiler les efforts de modernisation initiés par les multiples centraux radio qui maillent le service taxi au profit de nouveaux monopoles technologiques. Le délai de consultation accordé est court et la profession devra répondre avec cohérence, sans déshabiller la loi.

Propos recueillis par HM

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