La capitale, que l’on croyait déjà parvenue à saturation, va devoir absorber de nouveaux véhicules et pousser les murs pour libérer des espaces de stationnement, tandis qu’Anne Hidalgo maintient son bras de fer pour imposer son plan vélo aux millions d’automobilistes qui parcourent chaque jour l’Île-de-France. Les services municipaux devront dégager l’espace pour les 1000 places promises par Paris aux « véhicules partagés » de trois sociétés privées, Communauto, Ubeeqo et Zipcar, qui annoncent une flotte de 190 véhicules destinés à circuler et manœuvrer 7/7 sur la voie publique. À cela s’ajouteront 4000 véhicules et 1100 stations Autolib’ déjà disponibles, plus les 1238 stations Vélib’, plus les 1500 scooters électriques en libre-service…
Le 7 novembre dernier, Navya – qui compte à son capital l’équipementier automobile Valeo, le groupe de transport urbain Keolis ainsi que des fonds d’investissement qatari et français –, a dévoilé son
« premier robot-taxi 100 % autonome ». En présence de la ministre des Transports, la société lyonnaise a promis elle aussi de « décongestionner les centres-villes et diminuer la pollution de l’air ». Elle vise l’installation d’un parc de plus de 300 véhicules avant la fin 2018 ! Plus les 17 924 taxis parisiens et leurs 20 000 chauffeurs disponibles, plus le flot de véhicules que peuvent déployer les 13 700 sociétés immatriculées VTC, plus le nombre incalculable de véhicules avec chauffeur, légaux ou illégaux, qu’entretiennent les plates-formes numériques… Grâce à ces initiatives, le nombre de véhicules en circulation ne cesse d’augmenter, les pics de pollution se multiplient et les temps de parcours s’allongent. À Paris, le mètre carré de trottoir risque bientôt de coûter plus cher que celui de Hollywood Boulevard !
Hélène Manceron