Tandis que le contexte du T3P reste à vif sur la voie publique et dans l’attente des dispositions prévues pour les transports de malades assis dans le PLFSS, projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018, les taxis se préparent à faire face à une nouvelle salve de concurrence déloyale de la part d’une multinationale de transport. À l’instar de leurs collègues de Guadeloupe qui ont déposé un préavis de manifestation pour ce lundi 16 octobre, ils menacent de se mobiliser pour le respect du nouveau cadre réglementaire.
TAP en attente
Attendant depuis la fin de l’été une reprise de contact avec l’UNCAMS afin de poursuivre les discussions sur l’optimisation des transports de malades assis, les organisations professionnelles taxis sont conviées fin octobre à une présentation des dispositions prévues pour le prochain PLFSS 2018. Reste que dans les départements, les actions engagées par l’Assurance maladie, « visant à renforcer la pertinence médicale de transport » pèsent sur l’accès aux soins : fiches repères ayant pour objet de faciliter la prescription du mode de transport le moins onéreux, rappel des règles de prise en charge aux prescripteurs comme aux assurés, incitation financière à mieux s’organiser pour les établissements de santé. L’Assurance maladie attendrait près de 160 millions d’euros d’économies sur les transports en 2018 dont 100 millions d’euros sur les prescriptions émanant des établissements de santé.

Alors que s’achève la période transitoire d’application de la loi Grandguillaume, le partage de la voie publique entre taxis/VTC et TPRP reste à vif.
Bien fol est qui s’y fie
Annoncée à grand renfort médiatique, Taxify, une application de transport estonienne financée par le consortium chinois Didi, a débuté son activité à Paris en entamant une guerre des prix face au géant américain Uber et ses homologues déjà en place. Pour contrer ce nouvel arrivant, les plates-formes disruptives se lancent dans la surenchère : Chauffeur privé promet l’international, LeCab une innovation pour demain et Uber tente de se racheter une vertu bien que son « comparse automobile », en faillite, ait été vendu par le tribunal de commerce de Paris. Et si le nouvel acquéreur de Voitures Noires se vante d’avoir conservé 28 emplois sur 49, c’est un passif de près de 45 millions d’euros qui passe à la trappe et la caution versée par les conducteurs VTC qui est dorénavant remise en cause ! Précarisés et épuisés, ces derniers ont tenté de perturber le recrutement de l’application estonienne afin d’alerter les candidats et l’opinion publique sur la déroute du modèle. Côté taxis, la riposte s’organise sur le plan judiciaire. « Nous ne nous laisserons pas faire en évitant cette fois les erreurs commises face à Uber ! » préviennent-elles.
Vieilles méthodes
Mais si « Uber se fait cégétiser » comme le souligne un éditorialiste, la modernisation du T3P et le respect de son nouveau cadre ne semblent pas aboutis. Tandis que se multiplient en métropole les conflits sur le partage de la voie publique entre taxis / VTC et TPRP, les taxis de Guadeloupe menacent de blocage le port de Pointe-à-Pitre afin de garantir la loyauté de la concurrence entre transporteurs pendant la saison des croisières. Appelant les 450 taxis de l’île à participer à la mobilisation ce lundi 16 octobre, ils luttent pour faire valoir les atouts de service au public de la profession. Sous la menace de démonstration sur la voie publique, certaines améliorations dans l’organisation de la desserte ont déjà pu émerger entre les acteurs, mais des points de blocage subsistent. Pourtant, les taxis revendiquent une application stricte des conditions de réservation qui obligent les transporteurs, hors taxi, à être munis d’un bon de commande ainsi que la mise en place immédiate d’une organisation efficace pour ne pas rater la saison !
HM