Ce 1er octobre, à Paris, la troisième édition de la « Journée sans voiture » relance la polémique. Avec des restrictions encore plus contraignantes, les mesures circulatoires de la capitale cristallisent les tensions entre usagers de la voie publique. Il y a ceux qui dénoncent une opération réduisant la liberté de mouvement des citoyens et opposant habitants des centres-villes et ceux des périphéries. Pour marquer leur désaccord, un collectif d’associations d’automobilistes organisait une opération escargot sur le périphérique intérieur pour « enfumer » le démarrage de l’opération. Intra-muros, vélos et piétons s’invectivent, les uns revendiquant l’accès à plus d’espace de circulation et de vitesse, les autres intimant les pouvoirs publics de verbaliser les cyclistes irrespectueux du code de la route… Dans la capitale, dont la moitié de l’espace public est quotidiennement réservé à l’automobile, les promeneurs profitent, ce dimanche, du calme d’une circulation apaisée. Parades et concerts sont organisés pour soutenir la festivité et la convivialité dans les rues. Des clubs de promeneurs de province ont organisé des balades touristiques pour profiter de l’occasion. Exempts des restrictions imposées aux véhicules particuliers, taxis et VTC semblaient s’être démultipliés et les clients ont pu traverser Paris pour une poignée d’euros, tandis que la maire de Paris, Anne Hidalgo, rêve devant les médias qu’un jour, « le périphérique ne sera plus une autoroute »…
Pendant ce temps, soutenues par les pouvoirs publics, les ventes de voitures continuent de progresser… La nouvelle « prime à la conversion » du gouvernement, qui devrait voir le jour en 2018, ne s’appliquera plus seulement aux acquéreurs de véhicules neufs mais également aux occasions récentes. Les revendeurs se frottent déjà les mains !
L’automobile a encore de beaux jours devant elle.
Hélène Manceron