Le ministère des Transports a le vent en poupe. « Vous mettrez en place une stratégie des mobilités adaptée aux besoins de la population. Vous rétablirez un financement réaliste des infrastructures de transport. Vous veillerez à ce que l’ouverture à la concurrence soit bénéfique pour l’ensemble du secteur. Vous veillerez à soutenir les filières logistiques et industrielles. Vous relèverez les nouveaux défis en matière de sécurité et de sûreté et améliorerez l’efficience de l’action publique. » La lettre de mission du Premier ministre à l’intention d’Élisabeth Borne est claire et la ministre des Transports a bien compris le message.

Pour continuer leur activité dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, les chauffeurs de TPRP surnommés « capacitaires Loti » devront se reconvertir soit en taxis soit en VTC.

#OuEstTonMacaron
Présente lors d’une opération de contrôle des Boers parisiens à la gare de Lyon le 8 septembre dernier, Élisabeth Borne a donné un coup de projecteur sur les obligations signalétiques des VTC en vigueur depuis le 1er juillet dernier ainsi que sur la fin prochaine du dispositif transitoire d’application de la loi Grandguillaume. Soulignant l’obligation d’affichage des macarons d’immatriculation ainsi que de la carte professionnelle désormais sécurisée des chauffeurs de VTC, elle a affirmé la volonté de l’État d’apporter une garantie aux consommateurs et une concurrence loyale aux chauffeurs : « Je compte sur les plates-formes pour s’impliquer davantage et se sentir responsables de la bonne application des règles. » Anticipant la fin de la période transitoire qui avait été accordée aux transporteurs publics routiers de personnes, le ministère des Transports a adressé un courrier auxdites plates-formes afin qu’elles informent leurs partenaires des dispositifs de reconversion s’ils souhaitent poursuivre leur activité dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants à partir du 1er janvier 2018.
Mobilité taxi
Poursuivant la mise en vigueur des dispositions de la loi du 29 décembre 2016, le ministère des Transports a également publié les derniers arrêtés relatifs à la formation des taxis et des VTC (voir article « Mobilité et professionnalisation » dans cette édition) qui instaurent entre autres une formation continue obligatoire pour les conducteurs de VTC, une exigence d’équipement pour les véhicules de formation et d’examen, et ouvrent la mobilité territoriale aux taxis. Dorénavant et sous certaines conditions, les taxis pourront changer de département d’exercice après le suivi d’un stage sans pour autant pouvoir exercer librement dans tout l’Hexagone à l’instar des VTC. Cette mesure, très attendue par de nombreux taxis, devrait favoriser le développement de l’emploi de salariés, notamment dans les entreprises rurales.
Déconfiture d’un modèle
Après avoir remplacé son sulfureux patron, Travis Kalanick, par Dara Khosrowshahi, Uber tente de masquer la faillite de son modèle à coup de sondages valorisants et de déclarations de bonnes intentions. La société californienne avance des partenariats d’assurances et une future fonctionnalité permettant d’accepter les pourboires mais reste sourde à la nécessité de baisser la marge réalisée sur le travail des chauffeurs. Du coup, certains conducteurs peu scrupuleux jouent à tromper les algorithmes d’attribution des courses afin de surfacturer la clientèle. À Londres, l’insécurité publique générée est telle qu’une dizaine de députés ont dénoncé le permis d’exploitation accordé à la multinationale. Quant à Chicago, les plates-formes numériques vont devoir accepter la vérification des empreintes digitales des conducteurs et la limitation des tarifs lors des pics de demande sous peine d’être interdites par les pouvoirs publics.