Taxi : un état d’esprit !

Taxi et parisienne depuis de longues années, Monique continue d’aimer son métier. Alors que certains de ses confrères ne sont pas loin de jeter l’éponge face notamment à la concurrence déloyale de conducteurs ubérisés profitant du flou actuel, elle vient d’investir dans un nouveau véhicule. À un âge où la plupart ne se concentrent qu’à leur retraite, son nouveau taxi rose sillonne les rues de Paris. Un dynamisme et une originalité qui séduisent les clients.

Métier de service
« Depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai multiplié les emplois. Quand j’étais dans la restauration et que McDo a débarqué, nous n’avons pas pour autant rendu notre tablier ! Il faut arrêter de comparer VTC aux taxis. Ils sont stéréotypés tandis que dans notre profession se mêlent différents statuts, confessions et ethnies, ce qui rend plus difficile notre cohésion mais fait la noblesse du métier. » Dans son taxi rose flambant neuf et fleurant bon la lavande, Monique propose au passager un rafraîchissement au début de chaque course. « Le taxi est un métier d’accueil et de service et non pas de « contact ». Certains méprisent cette nuance mais c’est ce qui fait pourtant toute la différence. Il faut que les clients se sentent à leur aise lorsqu’ils montent dans nos voitures. C’est un métier fabuleux, enrichissant à condition de ne pas rester collé au fond de son porte-monnaie… »
Tenir son rang
« Je suis très fière d’être cocher parisien ! Les courses miraculeuses ont toujours été des exceptions et la crise touche tout le monde. Alors restons humbles et sympas et traversons-la comme nous avons traversé les précédentes. Être taxi, c’est un état d’esprit. Celui pour lequel le métier est devenu un enfer doit aller saisir sa chance ailleurs au lieu de maltraiter les clients. Il ne faut pas conduire sa journée bloqué sur la valeur de la licence !» Pour preuve de sa foi en l’avenir de la profession, Monique vient d’investir dans un modeste mais superbe Citroën Berlingo dont elle a fait repeindre la carrosserie à la nuance de rose de son choix. « Pas la peine de rouler des mécaniques avec une voiture à crédit ! », se moque-t-elle gentiment. Son objectif ? Terminer sa carrière et transmettre sa licence à un successeur car « c’est l’un des rares métiers où, si le chauffeur gère bien son travail, il pourra nourrir toute sa famille ».
« Déconnade » et discipline
« Ceux qui débutent dans le métier et se focalisent pour savoir « combien on gagne » dans le taxi n’ont pas compris qu’ils avaient la chance d’avoir au moins un boulot. Apprends tes rues, soigne tes clients, il n’y a que comme cela que l’on fait une bonne recette. Si tu viens pour t’en mettre plein les poches, passe ton leur chemin. Il faut être sérieux et discipliné. J’aime la déconnade mais je reste stricte. » À 67 ans, grâce à son humour et sa générosité, Monique arrive à tirer son épingle du jeu. Dans les rues de la capitale, automobilistes et piétons tournent la tête lorsque son taxi rose croise leur chemin. Un sourire, un signe de félicitation, les fenêtres des véhicules qui se baissent pour permettre aux smartphones de capter son souvenir, les collègues qui la saluent au feu rouge… Elle partage son dynamisme et rompt avec la morosité. « La vie est belle, ailleurs ce n’est pas mieux », conclut-elle. Aimer son métier, serait-ce le secret de la réussite ?

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