Coincé entre les deux tours de l’élection présidentielle, ce 1er mai 2017 s’illustre par l’ordre dispersé des cortèges qui appellent les citoyens à l’unité. Vote pour, vote contre, abstention, vote blanc, les débats sont farouches entre partisans et déçus du premier tour. Tous ceux qui déclarent voter pour la couleur emblématique des clochettes du muguet reçoivent une volée de bois vert ! Indiquant une volonté de participer au débat démocratique tout en marquant un refus des choix proposés, « les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. Une enveloppe ne contenant aucun bulletin est assimilée à un bulletin blanc », indique la loi française du 21 février 2014 qui vise à faire « reconnaître le vote blanc aux élections ».
Militant pour la mise en place de « garde-fous démocratiques », l’association Citoyens du vote blanc s’est livrée à des simulations. Dans son analyse des résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012 entre les candidats Hollande et Sarkozy, elle souligne que si les 2 154 956 bulletins blancs ou nuls enregistrés avaient été pris en compte, la majorité dont a bénéficié François Hollande n’aurait été que de 48,63 % (au lieu de 53,1%) et celle de Nicolas Sarkozy de 45,55 % (au lieu de 48,36 %). Tout abus de confiance en une majorité absolue aurait, peut-être, été écarté ?
La France n’est pas une exception dans le concert des pays démocratiques. En Europe, seule la Suède comptabilise les votes blancs pour certaines élections tels les référendums. Quant à la Grèce, elle a pour règle d’attribuer les résultats blancs au vainqueur pour renforcer sa majorité ! Dont acte.
Hélène Manceron
Plus d’infos :
Citoyens du vote blanc
Feuilletez l’édition n°105 du web journal