Alors que les plates-formes disruptives de mise en relation entre client et transporteur enchaînent les démêlés judiciaires, plusieurs centrales de réservation taxi en France ont décidé de s’unir dans une nouvelle organisation représentative de la profession, le SNCR, afin de faire valoir leur professionnalisme et leur savoir-faire. Autour des membres fondateurs Alpha taxis, Allo Taxi Lyon, Taxis Bleus et G7, les centraux de Nice, Nîmes, Lorient et Metz viennent de rejoindre le mouvement. Rencontre avec Serge Metz, président du Syndicat national des centraux de réservation de taxi.

Serge Metz, président du
Syndicat national des centraux
de réservation de taxi – SNCR.
Pourquoi créer un nouveau syndicat ?
Depuis la loi « Thévenoud » de 2014, le législateur n’a cessé de préciser et d’accroître la responsabilité des centrales de réservation : loi pour la croissance du 6 août 2015, loi « Grandguillaume » du 29 décembre 2016, sans oublier la loi de finances pour 2016 qui institue des obligations fiscales mais également sociales. Face à ces responsabilités, nous étions jusqu’à présent des acteurs mal représentés. Nous sommes aujourd’hui les garants de la licéité des contrats de transport qui va bien au-delà de la vérification du transporteur car nous devons également répondre à de nouvelles exigences imposées par le code de la consommation en matière de conditions générales de vente et d’obligation d’information du consommateur, sans oublier les futures obligations qui découleront des textes d’application en attente de parution.
Quelle solution pour éviter l’ubérisation ? Faut-il un agrément des applis ?
Les plates-formes existent depuis très longtemps. Reste qu’il faut faire un distinguo, clarifié aujourd’hui par la réglementation, entre celles qui imposent les prix et les caractéristiques de la prestation à des chauffeurs qui deviennent économiquement dépendants – c’est cela l’ubérisation -, et puis les autres dont nous faisons partie. Nous avons déjà avancé à deux reprises lors des médiations conduites sur le secteur la proposition de mettre en place un agrément spécifique que les pouvoirs publics ont écartée pour des motifs juridiques et techniques. Il est en effet compliqué d’imposer un agrément à des applications internationales dont le dévoiement intervient a posteriori, en pratique. Toutefois, il est prévu que les plates-formes devront désormais établir une déclaration préalable lors de leur lancement, qu’elles devront renouveler périodiquement.
Quels sont vos objectifs ?
L’action du SNCR sera complémentaire de celle des organisations de chauffeurs car nous représentons les professionnels de la mise en relation. Notre but est double : nous voulons constituer une représentation des acteurs de notre profession ainsi qu’accompagner et informer les centrales de réservation qui exercent dans les départements. Je rencontre beaucoup de groupements de taxis inquiets et mal informés de nos nouvelles obligations. Prochainement les commissions locales de transport public particulier de personnes seront mise en œuvre et chacun souhaite y assumer pleinement ses nouvelles responsabilités. Le SNCR assurera la défense des intérêts communs de ses adhérents centraux de réservation de taxis mais chaque adhérent conservera son autonomie pleine et entière.
Propos recueillis par HM
Plus d’info :
www.sncr-taxi.fr