« On bosse bien si on s’y donne ! », martèle Johannes Ussel. Secrétaire fédéral de la FNDT, Fédération Nationale du Taxi, ce jeune chef d’entreprise est déjà un taxi aguerri. Travaillant dans un département qui recense 220 autorisations de stationnement pour 585 communes, le président de la fédération départementale des taxis du Doubs – FDT25 – fait partie du groupement des taxis de Besançon et exploite une seconde licence rurale pour laquelle il vient d’embaucher un chauffeur salarié. L’assemblée générale départementale donne l’opportunité pour faire un point sur l’avenir des taxis des champs.

De gauche à droite : Anthony Bézard (vice-président), Sylvain Estavoyer (trésorier) et Johannes Ussel (président) de la FDT25.
Recherche chauffeurs
C’est plus d’une quarantaine d’adhérents qui ont pris sur le temps du week-end pour participer à l’événement en ce dimanche 12 février. Autour d’un déjeuner convivial, l’AG des taxis du Doubs accueillait également plusieurs partenaires de la profession : Saficard, Swiss Life, Espace 3000 ainsi que l’Atelier électrique auto de Besançon. En exclusivité à l’ordre du jour, la présentation du nouveau véhicule relais acquis par le syndicat pour simplifier la vie de ses adhérents. Il faut dire que dans ce département frontalier de la Suisse, les professionnels doivent faire face à une pénurie de chauffeurs alors que le Doubs enregistre 9,1 % de chômage en 2016 ! Un paradoxe causé par la fréquence insuffisante des examens taxi conjuguée à la multiplication des départs en retraite et des créations de licences.
Acteurs de santé
Comme dans la majorité des territoires ruraux, travailler pour le compte de l’Assurance maladie est déterminant pour les entreprises du département. Représentant près de 50 % du chiffre d’affaires des taxis de Besançon intra-muros et entre 90 et 100 % pour ceux exerçant sur le reste du territoire, le volume de ces transports a augmenté d’un peu plus de 5 % l’année dernière. « C’est une conséquence mécanique des politiques de santé : vieillissement de la population, transformation du CHRU de Besançon en centre de soins ultraperformant et augmentation du nombre de malades pris en charge en affection longue durée », explique Johannes Ussel. Pourtant, « l’objectif de l’Ondam n’est pas de réduire les dépenses en termes de transport mais de maîtriser leur hausse mécanique », précise-t-il. Du coup, les taxis doivent satisfaire aux exigences des CPAM car le conventionnement est en passe de ne plus être systématique. Obligés de facturer au distancier, ils ont également consenti à une remise ainsi qu’à des forfaits pas toujours satisfaisants pour les prises en charges intra-muros.
Quelle concurrence ?
« Malgré l’engagement pris par le directeur général de l’Uncam envers les organisations professionnelles du taxi, il est clair que la multiplication des offres de transport augmenterait la demande. Nous restons donc vigilants face aux prétentions des VTC », précise Johannes Ussel qui participe, en tant que référent de la commission dédiée aux transports conventionnés pour la FNDT, aux réunions de travail avec les représentants de l’Assurance maladie. « Quoi qu’il en soit, nous pouvons faire face à cette concurrence car l’offre des taxis et des VSL reste pertinente. Nous devons affirmer nos qualités en toute transparence ! Nous sommes très favorables à l’approfondissement de la dématérialisation du traitement des courses conventionnées. Il faudrait en outre attribuer aux taxis la carte de professionnel de santé et soutenir l’innovation des équipements. Cela permettrait un meilleur contrôle et une réduction des lourdeurs administratives. Il y a de l’avenir dans le taxi ! »
Propose recueillis par HM

Au programme : réunion en AG …

… présentation du nouveau véhicule relais et …

… convivialité ! – Crédits photos AG Céline Ussel.