Après l’adoption de la loi Grandguillaume, les nouvelles modalités d’examen taxi et VTC seront mises en place début 2017. Afin de permettre une continuité de recrutement dans le secteur, les services de l’État ont anticipé les nouvelles dispositions. Rencontre avec Guillaume Quénet, sous-directeur des déplacements et de l’espace public et Delphine Gilbert, chef du bureau des taxis et des transports publics de la préfecture de police de Paris.

Guillaume Quénet, sous-directeur des déplacements et de l’espace public et Delphine Gilbert, chef du bureau des taxis et des transports publics de la préfecture de police de Paris.
C’était comment, avant… ?
Jusqu’à présent, les deux systèmes étaient séparés. Le nouveau texte apporte une refonte des deux examens avec la mise en place d’un tronc commun et l’instauration d’une épreuve écrite d’admissibilité et d’une épreuve pratique pour l’admission. Pour les taxis, il y avait 4 unités de valeur (3 écrites et 1 pratique). Les candidats avaient 3 ans pour réussir le volet national et le volet local. L’anglais était une matière optionnelle et le nombre d’examens était a minima une fois par an dans les départements et 3 fois par an à Paris, qui enregistre annuellement plusieurs milliers de candidats. Quant à l’épreuve pour devenir VTC, mise en place en avril 2016 en application de la loi Thévenoud, elle était unique et basée sur un écrit dont les sujets traitaient de réglementation et s’approchaient de l’examen taxi. À cela s’ajoutaient une épreuve relative à la relation client et une épreuve d’anglais, mais pas d’épreuve pratique. Les examens taxis étaient organisés par la préfecture et celui des VTC par les écoles de formation sous contrôle des préfectures. L’évolution porte sur la nature de l’épreuve ainsi que son organisation. L’organisation, la correction et le suivi des résultats seront confiés aux CRMA, chambres régionales de métiers et de l’artisanat, qui mettront en œuvre leurs nouvelles responsabilités en s’appuyant sur le réseau de proximité des CMA.
Quelles sont les nouvelles particularités ?
L’apprentissage des métiers ne change pas, seule une modulation horaire intervient entre les différentes matières. Dorénavant, l’admissibilité sera organisée sous la forme d’un tronc commun (avec des notes éliminatoires) qui aborde la réglementation générale nationale, la sécurité routière, la gestion, l’anglais ainsi que la compréhension d’un texte. Au sein de cette épreuve passée en une fois, il y aura un module spécifique taxi et un autre VTC. L’examen d’admissibilité taxi sera donc condensé en une seule épreuve écrite intégrant le volet local. Tout en restant un atout de la formation, la topographie imposée aux taxis a été allégée. Enfin, alors que près de 90 % des taxis présentaient l’option d’anglais, cette compétence sera obligatoire afin de pouvoir assurer un premier niveau de contact avec la clientèle étrangère. Après l’admissibilité les candidats taxi (comme avant) mais aussi VTC devront réussir une épreuve pratique d’admission de conduite. Jusqu’à son inscription à l’examen, il appartiendra au stagiaire de faire son choix entre les deux activités. Les dispositions réglementaires préciseront les passerelles possibles entre les spécialités de la formation de transporteur particulier de personnes.
Quels sont les avantages du nouvel examen ?
Au niveau national, les épreuves d’admissibilité auront lieu en même temps et à la même fréquence régionale qui sera au maximum mensuelle. Le tronc commun taxi/VTC garantira l’équité de la fréquence des examens. Il permettra une vérification plus uniforme des connaissances minimales attendues, notamment en termes de sécurité et de professionnalisme de conduite. L’accent a été mis sur la sécurité ainsi que sur la qualité de service grâce à la place réservée à la connaissance des langues française et anglaise. Les candidats s’inscriront auprès des chambres de métiers et de l’artisanat-CMA qui organiseront les examens, leur correction ainsi que la proclamation des résultats. Une attestation de réussite sera délivrée aux candidats en fonction des résultats qui, en complément d’un permis valide et d’un volet B2 de leur casier judiciaire compatible avec la profession, leur permettra de solliciter une carte professionnelle de taxi ou de VTC auprès de leur préfecture de rattachement qui conserve cette fonction régalienne. En Île-de-France, nous accomplissons un travail conjoint entre préfecture et la CRMA. En attendant la promulgation des textes, nous anticipons pour éviter les délais de mise en place. Comme l’a expliqué le secrétariat d’Etat en charge des transports qui suit la parution des textes tout devrait être prêt en février. Les écoles de taxis et de VTC, qui devront toujours être agréées par les préfectures, peuvent continuer à former les candidats car la modification des programmes n’est pas fondamentale. C’est la forme qui change plus que le fond.
Propos recueillis par HM
*Article mis à jour le 03/01/2017.