C’est une nouvelle casserole que traînent désormais Uber et consorts. Une étude réalisée à l’initiative du MIT, le Massachusetts Institute of Technology, considéré comme l’une des meilleures universités mondiales en sciences et en technologie, lui porte un nouveau coup. S’attachant à évaluer le risque discriminatoire des plates-formes de mise en relation, les étudiants de l’institut et leurs partenaires chercheurs de Stanford et de Washington ont conduit leurs investigations pendant deux ans et analysé quelques 1500 courses auprès de trois compagnies américaine : Uber, Lyft et Flywheel. Leurs conclusions révèlent qu’avoir un nom à consonance afro-américaine exposerait le client desdites plates-formes à connaître un plus grand taux de refus et qu’être de sexe féminin l’exposerait à la surfacturation et au rallongement de parcours ! Triant la clientèle grâce au système d’annulation de course, l’attitude de certains de leurs conducteurs rompt avec le discours politiquement correct rabâché par Travis Kalanick, le wonder boy d’Uber. Uber et Lyft ont immédiatement réagi pour tenter d’éteindre l’incendie. Le premier affirme ne tolérer « aucune forme de discrimination » et l’autre clame qu’il « aide à réduire les inégalités en matière de transports ». Le sénateur américain Al Franken a écrit une lettre ouverte aux patrons de ces deux plates-formes afin de « mieux comprendre les efforts menés par [leurs] compagnies afin de s’attaquer au problème de discrimination »… Une fois encore, les plates-formes profitent des vides juridiques pour s’exonérer du comportement de leurs affiliés. Et si leur chiffre d’affaires n’en subit pas les conséquences, pourquoi changer leurs pratiques ?
Hélène Manceron