Nabilakoff ou la Résistance artistique

Vous ne connaissez pas son visage mais vous êtes nombreux à apprécier ses images et ses vidéos. Taxi parisien passionné de création numérique, Nabilakoff ponctue avec justesse et subtilité l’actualité de la profession. Sans jamais dévoiler son identité, il nous confie ses motivations.
Artiste numérique
Taxi parisien depuis 2004, Nabilakoff est salarié. « Je suis la preuve vivante que l’économie du taxi, dans le respect des règles, ça marche ! Chez un ancien patron, j’ai eu une voiture dans un tel état qu’il n’était pas rare que, pour éviter d’être pris en charge, le client en attente à Orly s’allume une cigarette pour passer son tour. Mon patron actuel, lui, a compris les impératifs sociaux nécessaires à un service de qualité ». Père de deux enfants, Nabilakoff jongle entre vie professionnelle et vie familiale et lorsque derrière son écran, il s’adonne à sa passion autodidacte de la création numérique, c’est pour valoriser et défendre son métier. « Je travaille mes vidéos et mes images en pensant à l’effet que mes créations peuvent produire sur leur public, quel qu’il soit. Pendant que les organisations professionnelles du taxi se disputent le cap, mes messages d’humour sont un moyen pour les mettre d’accord », explique-t-il avec humilité. Répondant coup pour coup aux campagnes réalisées par Uber ou Heetch pour conquérir l’opinion publique, Nabilakoff contribue activement à faire barrage à la désinformation et à améliorer de l’image de sa profession.

Chauffeur engagé
« Les taxis ont toujours été des précurseurs. Après la Seconde Guerre mondiale, les premiers tests d’appels mobiles ont été réalisés dans un taxi parisien. Lorsque le minitel représentait l’avenir, les taxis étaient présents et l’application smartphone G7 existe depuis 2008. Ce n’est pas la technologie le problème, mais le comportement d’une minorité de chauffeurs qui décrédibilisent les efforts de l’ensemble des autres taxis. Comme dit l’adage, on entend l’arbre tomber mais jamais la forêt pousser. Nous avons tous notre responsabilité dans la situation. Le succès peut revenir si nous continuons à nous remettre en question. Bien des taxis partis faire fortune dans le VTC sont revenus déçus. La rentabilité de l’activité de VTC n’existe que par le cumul d’aides qui ne durent pas et, au final, ce sont 15 à 17 h derrière un volant à chercher des courses pour moins que le smic. Actuellement, on assiste à une recrudescence des accidents de chauffeurs trop fatigués ou sous pression. Il faut espérer que leur expérience dans le transport de personnes leur aura donné la vocation de devenir taxi. »
Taxi colibri
« Je collabore avec tout le monde et toujours bénévolement. Je participe à toutes les initiatives qui contribuent à l’intérêt général et où il me semble nécessaire d’aller. La concurrence des VTC est plus une guerre de marketing et de communication que d’innovation. Nous pouvons gagner sans combattre si nous remettons le client au cœur de nos préoccupations : un bon accueil, pas de surprise de prix… J’estime en outre que notre visibilité numérique est un devoir qui fait partie des choses simples que la profession est capable de mettre en œuvre pour redevenir séduisante. Les VTC ont débarqué avec des offres tous azimuts et maintenant qu’il faut les tenir dans la durée, leur qualité baisse, ils sont épuisés. » Partageant la philosophie du colibri de l’humaniste écologiste Pierre Rabhi, il conclut : « Dans le taxi, nous venons de tellement d’horizons différents que chacun a une expertise et peut apporter une petite pierre à l’édifice. »

HM
Suivre : @nabilakoff
Vidéo #‎TouchePasAMonHeetch

Galerie :

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