Bac philo

Pendant que les organisations professionnelles et les pouvoirs publics s’affrontaient par médias interposés sur les chiffres de la mobilisation au lendemain de la journée nationale d’action interprofessionnelle de ce mardi 14 juin, 700 000 candidats planchaient sur la première épreuve du baccalauréat, celle de philosophie : « Pour être juste, suffit-il d’obéir aux lois ? », « Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’Histoire ? », « Faut-il démontrer pour savoir ? » : Les sujets de ce cru 2016 résonnent étrangement dans une actualité tourmentée. Brexit en Europe ; en France, attentat contre des membres des forces de police, enlisement du dialogue social, mesures d’urgence… Les signaux d’alarme ont beau se succéder, la majorité de nos concitoyens affiche une placidité et une indifférence confondantes. « La précarité n’est pas un métier ! » revendiquait, avec un humour teinté de désespoir, la pancarte d’un manifestant tandis que juste derrière lui, deux sympathisantes échangeaient entre elles leurs bons plan shopping sur le web ! Contradiction ? Paradoxe ? Réformé régulièrement depuis sa création en 1809, le bac fait l’objet de continuelles critiques et dévalorisation. Trop de réussites, évaluation de matières inutiles, outil d’orientation pas assez efficace, les reproches foisonnent mais pour chaque candidat inscrit à l’épreuve ce matin, ce fut un réel défi où il ne s’agissait pas seulement de connaître, mais aussi et surtout de penser. Ce qu’il pourra oublier ensuite !

Hélène Manceron

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