Afin de préparer le terrain, le gouvernement a multiplié les réunions avant la présentation, ce lundi 4 avril, de ses engagements pour le secteur du transport individualisé de personnes. À l’invitation du ministère des Transports en charge de coordonner la médiation conduite par le député Grandguillaume, les organisations professionnelles représentant la profession seront reçues pour ce qui risque de n’être qu’un nouvel épisode du conflit.
Rassemblement à Toulouse
Lorsque les organisations professionnelles prendront connaissance des mesures gouvernementales issues de la médiation ordonnée par le Premier ministre, une manifestation sera organisée au même moment à Toulouse. Ce rassemblement mobilisera les taxis de plusieurs départements – syndiqués ou non – afin de dénoncer les agissements illégaux des VTC comme des Loti, ainsi que le déséquilibre qui persiste entre l’activité taxi et celle des VTC. En effet, après le récent lancement du registre de disponibilité, après l’instauration des forfaits à Paris malgré l’opposition de la profession, le volet taxi de la loi Thévenoud est mis en œuvre en quasi-totalité tandis que celui concernant les VTC et leurs plates-formes de mise en relation semble rester au point mort.
Dindons de la farce ?
Si une prochaine évolution de la formation et l’obligation d’une signalétique inamovible pour les VTC semblent acquises, le fonds de financement du rachat des licences de taxi provoque un tollé. Après avoir projeté de faire contribuer les plates-formes de mise en relation, dont certaines d’entre elles s’illustrent par leur stratégie d’évasion fiscale et sociale, le gouvernement pencherait désormais pour un financement par les chauffeurs de taxi eux-mêmes ! Un comble que dénonce Christophe Van Lierde, FNDT : « Une majorité d’entre nous ne veulent ni solder leurs entreprises, ni leurs emplois ! Ce sont encore des idées de statisticiens qui risquent d’être caduques très rapidement. » Une option par ailleurs synonyme de double peine pour les taxis restant dans le métier et qui subissent déjà de plein fouet le préjudice de l’activité illégale de leurs concurrents.
Open bar pour l’examen
« Pour certains taxis, la situation est déjà dramatique ! Plusieurs dossiers de surendettement ont été constitués pour être pris en charge par le dispositif mis en place par le Médiateur. Si seuls les artisans peuvent en bénéficier, tout le secteur subit au même titre la concurrence déloyale et l’inaction de l’État », ajoute Samir Kheroua, vice-président de l’association Taxis de France. Quant à la nouvelle mouture de l’examen VTC, elle n’a pas fini de provoquer des remous chez les taxis comme chez la majorité des représentants des chauffeurs de VTC. Se résumant dorénavant à un simple questionnaire à choix multiples, cette formule ne semble satisfaire que les plates-formes VTCistes qui ont un besoin rapide et massif de sang neuf afin de compenser l’hémorragie de chauffeurs qui font défection, plus que déçus par la rentabilité de leur collaboration. Sous couvert de créer de l’emploi, ces plates-formes qui fondent leur business plan sans tenir compte de la précarité qu’ils génèrent, usurpent les qualités de reconversion et d’intégration du métier de taxi et paupérisent l’ensemble des chauffeurs, taxis comme VTC. Jusqu’où l’Etat les soutiendra-t-il ?
HM