Open data : Le.taxi a sauté le pas !

C’est un moment majeur pour la modernisation ! » déclarait, enthousiaste, l’un des représentants du gouvernement lors de la présentation aux médias du dispositif le.taxi. Opérationnelle à Montpellier depuis 22 mars dernier, cette mesure phare de la loi Thévenoud ambitionne d’être un nouvel atout de la French Tech. Gagnera-t-elle son pari ?
Sur la base du volontariat
le.taxi n’est pas une nouvelle application pour smartphone mais une plate-forme numérique d’accès aux taxis volontaires pour être géolocalisés instantanément par la clientèle. Selon son cahier des charges, cette interface gouvernementale a pour objectif de donner une visibilité numérique de la disponibilité des taxis en maraude sur la voie publique et n’accepte que des sociétés partenaires pour une mise en relation immédiate. Les 2000 inscriptions recensées à la veille de son lancement sont uniquement constituées de groupements et de plates-formes de mise en relation taxi précédemment installées dans le secteur. Côté client, outre les sociétés spécialisées dans la mise en relation taxi, le dispositif semble également séduire les applications proposant une offre de transport diversifiée telle Zaléou, développée par une filiale de la RATP, afin de développer son service porte-à-porte.
Registre des taxis
Bientôt disponible à Lyon, Marseille, Lille puis Paris, le.taxi a demandé la constitution d’un « registre national de disponibilité des taxis » concrétisé par le décret n° 2016-335 du 21 mars 2016. Une avancée concrète d’informations sur le secteur quand on sait que le recensement de la profession n’avait pas été réalisé depuis 2008 ! Réservée exclusivement aux taxis, son équité concurrentielle vis-à-vis des VTC a été confirmée par la Communauté européenne. Les données anonymisées qu’elle récoltera seront modélisées dans le but de permettre aux collectivités locales d’adapter leurs politiques de transport individualisé et de moduler le nombre de taxis nécessaire aux territoires grâce à un outil objectif.
Start-up d’État
Géré par le SGMAP, secrétariat général pour la modernisation de l’action publique sous l’autorité du Premier ministre, le registre le.taxi représente également une nouveauté en matière de fonctionnement administratif. Pourtant, après avoir coûté 250.000€ de développement pour un budget annuel d’exploitation estimé à 500 000 €, le caractère innovant de ce service public numérique n’est pas flagrant… Paraphrasant le système classique des plates-formes spécialisées taxis, il ne permet pour autant pas, par exemple, de fédérer les taxis non affiliés… La réelle innovation semble plutôt résider dans la création du registre lui-même. En effet, souvent décriée pour sa réglementation «excessive» du secteur taxi par de nombreuses multinationales qui cherchent à étendre leur hégémonie, la France est la seule à pouvoir dorénavant disposer d’un fichier général de l’ensemble des taxis en activité sur son territoire. En outre, les modalités de ce dispositif unique sont disponibles en open source, ce qui permet la libre copie de ce modèle par d’autres pays. Reste à savoir si, en cas d’échec du développement numérique du registre, la « start-up d’État » s’appliquera l’un de ses propres principes : « si une start-up ne trouve pas son marché en 6 mois, elle doit être dissoute », ou reportera la faute sur le dos – déjà large – des taxis…

HM

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