« Quelles que soient les mesures prises dans le cadre de la médiation, c’est leur mise en œuvre qui comptera », rappelle Yann Ricordel, directeur général des Taxis Bleus, l’une des principales plates-formes françaises du taxi, que nous avons rencontré avant la présentation des propositions du gouvernement par le médiateur. Engagé dans la reconquête du secteur, il détaille la procédure judiciaire récemment engagée contre Uber et souligne l’importance du développement d’une représentativité internationale des taxis

Yann Ricordel, Taxis Bleus

Procédure en référé
« Les Taxis Bleus se sont engagés dans une procédure de référé auprès du tribunal de commerce de Nanterre pour obtenir une provision au titre du préjudice commercial que les acteurs du secteur subissent à cause des agissements illégaux de certaines applications numériques », expose Yann Ricordel. « Sur 20 courses effectuées avec un passager par l’application Uber, des huissiers mandatés ont constaté que seules 4 courses étaient réalisées légalement par un VTC portant la signalétique distinctive. Pour les autres : 8 par des véhicules Loti, 5 par des véhicules ne disposant d’aucune vignette et 3 par des véhicules identifiés par des signalétiques irrégulières, comme une vignette dédiée aux véhicules de transport de marchandises ». Cette procédure est initiée conjointement avec près d’un millier de taxis indépendants, Taxis G7, leurs homologues de Lyon, Nantes et de Nice, mais aussi la société Alpha Taxis. « L’initiative a un effet boule de neige dans le secteur », précise-t-il. « Le juge statuera en référé le 18 mars prochain sur le caractère urgent à contraindre Uber au respect de la loi Loti et sur la provision demandée. Quelle que soit sa décision, une procédure au fond qui fixera le montant des dommages et intérêts demandés interviendra dans un second temps. La crise actuelle révèle un combat plus général sur la souveraineté des lois et soulève un questionnement sur la capacité des Etats à faire appliquer la loi. Une victoire des taxis enverrait le signal fort que la Justice entend redevenir le patron ! »
Développement international
« A l’échelle européenne, il n’y avait qu’un seul son de cloche, celui d’Uber. Depuis un an, je m’implique pour expliquer à la Commission Européenne les enjeux du marché du taxi. Au delà la coalition Taxis4SmartCities, constituée de compagnies de taxis de 11 pays différents, fondée à l’occasion de la COP21 et à laquelle nous participons activement, entend défendre une industrie du taxi moderne et innovante à l’échelle internationale. Par le partage des bonnes pratiques des villes du monde entier au sein de Taxis4SmartCities, nous pouvons améliorer la capacité des taxis à innover pour leur client et se préparer à la ville de demain., La coalition entend notamment accélérer la transition énergétique des taxis et améliorer ainsi la contribution des taxis à la protection de l’environnement. Véritable cercle international d’entreprises au service des taxis, l’organisation taxis4smartcities se réunira en avril prochain à Paris pour ouvrir ces chantiers. Nous devons nous mobiliser pour faire entendre la parole progressiste qui soutient la modernisation de la profession, dans le respect des réglementations existantes et des considérations sociales de notre secteur. » Une nouvelle perspective qui contribuera à renforcer la cohésion du secteur face aux pirates du numérique qui opèrent à l’international.
HM

Plus d’infos :
http://www.taxis4smartcities.org/

Bouton connecté, courses jeunes à 10€, Taxis verts …, Taxis Bleus est un exemple de l’inventivité de la French tech en matière de mobilité.