La soirée du nouvel an a laissé un goût amer à de nombreux clients de la célèbre plate-forme pour VTC dont les tarifs grimpent « en fonction de la demande ». Au Canada, des consommateurs se sentant abusés ont décidé de réaliser une action juridique commune mais de nombreux experts pronostiquent l’échec de leur tentative. Les rouages de la responsabilité juridique de la multinationale auprès de ses clients seraient trop bien huilés et l’intégrité de son algorithme imparable… Pourtant, des informaticiens de l’Université Northeastern à Boston prétendent avoir percé les mystères du réglage du fameux algorithme d’Uber et des règles du « surge price » également appelé « tarification dynamique ». Cette pratique reprenant le principe des enchères est utilisée par la société californienne comme par d’autres sociétés VTCistes. Elle intervient lorsque le client est dans le besoin de se déplacer et est en proie au doute de pouvoir le faire. Pouvant, outre-Atlantique, dépasser les 400 %, le « surge price » n’est, par exemple, pas utilisé par l’application à Bâle, Lausanne et est plafonné à Genève et Zurich… Tout le monde ne serait pas égal devant l’usage de la « facturation dynamique » ? Selon les universitaires du Massachusetts, Uber recalculerait les prix proposés à ses clients toutes les 5 minutes et mettrait à jour son application selon des secteurs géographiques prédéfinis. Malgré l’innovation technologique, les sources d’erreur sont multiples et particulièrement dans les espaces relativement exigus et surfréquentés. Même si la multinationale se défend de calculs erronés, sa précision est remise en cause, notamment les délais d’arrivée de ses véhicules qui varient avant et après commande – devinez dans quel sens… À moins que les véhicules qui s’affichent ne soient que des leurres destinés à appâter le mouton qui sommeille en chaque consommateur ?
Hélène Manceron