Associant 1200 chauffeurs de taxi parisiens au sein de trois coopératives, Gescop, groupement coopératif plus connu via son central radio Alpha Taxis, ne compte pas moins de 111 salariés. Associant expertise et esprit d’équipe, il fonctionne sur le principe : un associé = une voix. Tout le monde participe à égalité afin que chacun puisse en récolter les bénéfices.
Fin de la location
Fin 2016 signe la disparition du locataire taxi. Les chauffeurs en activité selon ce statut devront alors devenir soit salariés d’une société, soit locataires-gérants, ou enfin coopérateurs. À ceux qui, attirés par la location-gérance, se frottent les mains à l’idée de cotiser au RSI, rappelons que les droits ouverts sont en regard des cotisations et de ce fait, beaucoup plus restreints que lorsqu’ils étaient affiliés à la Sécurité sociale. « Pour ceux qui recherchent une bonne couverture sociale et une meilleure retraite, le statut de coopérateur demeure l’unique voie pour rester rattachés au régime général tout étant travailleurs indépendants au niveau fiscal », précise Gilles Boulin, directeur coopérateur de Gescop. Une situation propice pour le groupement qui a profité de son redéploiement à L’Haÿ-les-Roses pour optimiser son organisation et « se donner les moyens de son ambition ». « Nous pouvons inverser la tendance des Pôle emploi qui expédient les candidats vers une expérience VTC ».
Gescop way of life
« Lorsque nous rencontrons un postulant, ce n’est pas un chauffeur de taxi que nous recrutons mais un nouvel associé car c’est ensemble que nous construisons notre avenir », ajoute Gilles Boulin. Avec un taux de renouvellement annuel d’environ 120 chauffeurs, Gescop séduit aussi bien locataires qu’artisans. Avec un investissement de 90 000 € (équivalant à un lot de parts sociales de la coopérative), les associés intègrent une structure qui prend en charge les multiples impératifs d’exploitation dans un esprit solidaire comme l’illustre la mutuelle professionnelle qui permet la compensation des charges d’exploitation en cas de maladie. Enfin, lorsque la coopérative est bénéficiaire, les gains ne sont pas captés par un fonds de pension international mais reversés à l’ensemble des associés. Véritable boîte à outils, les nouveaux locaux de L’Haÿ-les-Roses offrent un vaste parking, une borne de recharge pour les véhicules électriques, des ateliers flambant neufs ainsi que l’ensemble des services nécessaires à l’activité taxi : accueil, formation, comptabilité, assurance, achat et vente de véhicules, centre d’appels….

Avec un taux de renouvellement annuel d’environ 120 chauffeurs, Gescop séduit aussi bien locataires qu’artisans.

Sur tous les fronts
Associée à la coordination des plans d’urgence élaborés avec la préfecture de police de Paris (Pégase, Canicule…), Gescop fait vivre à plein la qualité de service au public de la profession. Elle fait valoir son expertise pour interpeller les pouvoirs publics sur le rôle du taxi dans la mobilité par la rédaction de nombreux rapports. « En défendant ce que nous sommes, nous défendons les autres », rappelle simplement Gilles Boulin. « Par exemple, nous avons insisté pour que les taxis parisiens bénéficient d’une actualisation tarifaire afin de compenser notamment la mise en place des forfaits. Depuis plus de quarante ans, complète-t-il, notre coopérative permet à des chauffeurs venus de tout horizon de vivre leur métier sereinement grâce au soutien d’une structure coopérative. Ce modèle nous semble plus que jamais adapté à notre époque et une alternative sérieuse à l’ubérisation de notre métier… »

LT (propos recueillis HM)

Site web : www.gescop.fr